Massacre de l'école de Kumba

Massacre de l'école de Kumba
Image illustrative de l’article Massacre de l'école de Kumba
Manifestation après le massacre de l'école de Kumba.

Localisation Kumba (Région du Sud-Ouest, Cameroun)
Cible Élèves
Date
Type Tuerie en milieu scolaire, fusillade de masse
Armes machettes, arme de guerre
Morts 7
Blessés 13
Partie de Crise anglophone au Cameroun
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Le massacre de l'école de Kumba est une tuerie en milieu scolaire survenue le à l'école Mother Francisca International Bilingual Academy, à Kumba, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun.

Contexte

Article détaillé : Crise anglophone au Cameroun.

Depuis 2017, des groupes séparatistes et l'armée s'affrontent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où vit l'essentiel de la minorité anglophone, dont une partie s'estime marginalisée par la majorité francophone du pays. Les combats au Cameroun anglophone, mais aussi les exactions et meurtres de civils par les deux camps, selon de nombreuses ONG, ont fait plus de 3 000 morts et forcé plus de 700 000 personnes à fuir leur domicile[1].

Le complexe scolaire privé Mother Francisca International Bilingual Academy, situé en plein Kumba[2], n’a lancé ses activités qu’en début d’année scolaire 2020-2021[3].

Déroulement

Le , vers midi[4], des assaillants habillés en civils, armés de machettes et d'armes de guerre arrivent sur trois motos devant l'école Mother Francisca International Bilingual Academy et font irruption dans une salle de classe où ils ouvrent le feu sur des élèves, tuant des élèves âgés de 12 à 14 ans et blessant grièvement d'autres[5],[6],[7].

Un bilan de six élèves assassinés, dont cinq filles et un garçon, tous âgés entre neuf et douze ans[8] ; (4 ou 8 morts selon d'autres sources)[9],[10],[11],[12],[13] et treize blessés, soit dix filles et trois garçons, dont sept cas avérés préoccupants est annoncé[14],[15].

Dans une tentative de fuite, certains élèves sont blessés en sautant du second étage du bâtiment[3]. Des blessés sont conduits vers l'hôpital de district de la ville[16].

Victimes

Nzakame Ramane, 10 ans ; Nguemene Princess, 11 ans ; Anagym Jennifer, 11 ans ; Ngwane Rey Mongue, 12 ans ; Victory Ngamenyi Camibon, 12 ans ; Scheygnia Cindi, 14 ans; Che Telma, 15 ans[3].

Responsabilité

Bien que les auteurs de l'attaque n'aient pas encore été formellement identifiés, le gouvernement attribue le massacre aux séparatistes[17].

Réactions

Au Cameroun

Le , le président Paul Biya déclare le 31 octobre jour de deuil national[18].

Le jour même du massacre, le Premier ministre Joseph Dion Ngute organise une réunion d'urgence sur la situation[19].

Maurice Kamto : « Horreur absolue. Ma peine est sans borne. Je condamne cet acte odieux avec la dernière énergie. Combien de morts faut-il encore pour qu'une solution politique ramène la paix dans le NOSO (Nord-Ouest et Sud-Ouest, NDLR) »[20].

Sisiku Julius Ayuk Tabe : « J'ai vu des vidéos troublantes de l'attaque barbare contre une école à Kumba. Ces criminels qui ont assassiné nos enfants sont dirigés par Sako Ikome, et non le vrai gouvernement intérimaire de notre révolution »[21].

Akere Muna : « Inimaginable et inacceptable »[22].

Ludovic Lado : « c’est pour que cesse ce carnage stupide que je marchais »[23].

Joseph Dion Ngute : « s’en prendre aux enfants innocents et à des personnes non armées, traduit la lâcheté et la barbarie des assaillants… Sur très hautes instructions du Chef de l’Etat, des mesures seront prises pour assister les familles affectées »[19].

Serge Espoir Matomba : « «aucune excuse et aucun pardon pour les coupables» »[24].

Mbomo Ntimbane : « Le régime Biya, sans être coupable, est responsable de la mort de cette dizaine d'élèves »[25].

Nourane Foster : « Rejetons définitivement le terrorisme de ces séparatistes sans foi ni loi »[26].

Cabral Libiih : « quelle cause au monde justifie la décapitation des enfants? »[27]

Le , avant le coup d'envoi du match contre le Mozambique, les Lions Indomptables, portant un bandeau noir en signe de deuil, s'agenouillent pendant l'hymne national au stade de la Réunification à Douala. Les joueurs s'agenouillent à nouveau pour célébrer l'ouverture du score par Vincent Aboubakar[28].

Internationales

Conséquences

Raid militaire

Dans la nuit du 7 au , l'armée effectue un raid à Mbalangi, dans le Sud-Ouest. Selon un communiqué de presse de l'armée, l'objectif est de « mettre hors d'état de nuire des terroristes armés rassemblés pour planifier des attaques sur la ville de Kumba et ses environs ». Selon le communiqué, le raid a donné lieu à un « violent affrontement » au cours duquel 5 séparatistes, dont le chef du commando du massacre de Kumba, sont tués, tandis que d'autres sont blessés. Des armes et des munitions sont également récupérées, selon le communiqué[30].

Jugement

Le , le tribunal militaire de Buéa condamne quatre prévenus à « la peine de mort avec fusillade sur la place publique ». Les quatre hommes, présentés par l'accusation comme des séparatistes anglophones, sont reconnus coupables « d'actes de terrorisme, d'hostilité contre la patrie, d'insurrection, de sécession et d'assassinat »[31].

Notes et références

  1. « Cameroun : au moins huit enfants tués dans l'attaque de l'école dans une zone anglophone », sur Le Figaro,
  2. « Un massacre de jeunes enfants dans leur classe choque le Cameroun », sur www.msn.com (consulté le )
  3. a b et c (en-GB) « Cameroon: Children killed in attack on school in Kumba », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Zone Bourse, « Cameroun-Des hommes armés tirent dans une école, 6 enfants tués », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  5. (en) « Attackers storm Cameroon school, kill several children », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  6. « Cameroun/Crise anglophone: des élèves assassinés dans une école privée à Kumba ce 24 octobre », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
  7. « Cameroun anglophone: plusieurs enfants tués dans l'attaque d'une école », sur RFI,
  8. (es-MX) « Hombres armados invaden escuela en Camerún, matan al menos a seis niños », sur 24 Horas, (consulté le )
  9. « Cameroun/horreur dans un établissement : plusieurs élèves abattus par des hommes armés », sur AfrikMag, (consulté le )
  10. (en) « Four Children Killed In Cameroon School Attack: Local Official », sur UrduPoint (consulté le )
  11. « 8 children shot dead by gunmen in Cameroonian school : local media », sur china.org.cn (consulté le ).
  12. Agence France-Presse, « Cameroun : au moins huit enfants tués dans l’attaque de l’école dans une zone anglophone (bilan ONU) », sur Mediapart (consulté le )
  13. « Cameroun : huit enfants tués par des hommes armés inconnus dans le Sud-Ouest (presse) - Xinhua | Actualités Chine & Afrique », sur french.xinhuanet.com (consulté le )
  14. « About ‘six’ students die, odas injure for Mother Francisca International Kumba afta gunmen attack », BBC News Pidgin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Assassinat de Kumba : dépassé, le gouvernement appelle à l’aide internationale (intégralité) », sur www.camerounweb.com, (consulté le )
  16. « Samedi sanglant à Kumba : Cinq élèves ont perdu la vie ce jour, lâchement assassinés par les ambazoniens - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur agencecamerounpresse.com (consulté le )
  17. « Le Cameroun pointe les séparatistes anglophones du doigt après l’attaque d’une école », sur RFI,
  18. « Massacre de Kumba: le Président Paul Biya déclare une journée de deuil national », sur www.prc.cm (consulté le )
  19. a et b « Cameroon-Info.Net:: Cameroun – Tuerie en milieu scolaire à Kumba: Le Premier ministre convoque une réunion de crise. », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  20. « Cameroon-Info.Net:: Cameroun - Massacre des enfants à Kumba/Maurice Kamto (opposant, leader du MRC): «Combien de morts faut-il encore pour qu'une solution politique ramène la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest» », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  21. « Cameroon-Info.Net:: Cameroun - Massacre dans une école à Kumba: Ayuk Tabe (leader séparatiste) condamne et accuse un autre leader sécessionniste », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  22. recevez nos alertes infos, « Meurtre des élèves à Kumbo/Akere Muna : «quel instinct barbare peut pousser quiconque à aller dans une école et tirer au hasard sur des enfants» (vidéo) », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  23. recevez nos alertes infos, « Meurtre des élèves à Kumbo/Père Lado : «c’est pour que cesse ce carnage stupide que je marchais» », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  24. « Assassinat des élèves à Kumba/Matomba: «aucune excuse et aucun pardon pour les coupables» - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur agencecamerounpresse.com (consulté le )
  25. Lebledparle.com, « Bomo Ntimbane : « Le régime Biya, sans être coupable, est responsable de la mort de cette dizaine d'élèves » », sur Le Bled Parle : Actualité Cameroun info - journal Cameroun en ligne (consulté le )
  26. « Honorable Nourane Foster : « Rejetons définitivement le terrorisme de ces séparatistes sans foi ni loi » - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur agencecamerounpresse.com (consulté le )
  27. « Meurtre des élèves à Kumbo/Cabral Libii: «quelle cause au monde justifie la décapitation des enfants?» - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur www.agencecamerounpresse.com (consulté le )
  28. « Cameroun - Crise anglophone: Les Lions indomptables à genoux pendant l’hymne du Cameroun pour rendre hommage aux élèves assassinés à Kumba », sur www.cameroon-info.net,
  29. « Cameroun : l’ONU condamne l’attaque contre une école qui a tué huit enfants | ONU Info », sur news.un.org, (consulté le )
  30. « Cameroun: l'armée dit avoir tué le chef du commando responsable d'un massacre d'écoliers en zone anglophone », sur Le Figaro,
  31. « Cameroun: quatre condamnés à mort pour le meurtre de 7 écoliers », sur Le Figaro,

Voir aussi

Articles connexes

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