Grand dialogue national

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Ne doit pas être confondu avec Grand débat national.

Le Grand dialogue national (GDN ; en anglais : Major National Dialogue), est un évènement politique qui se déroule du 30 septembre au à Yaoundé au Cameroun, visant à résoudre la crise anglophone dans le pays.

Contexte

Article détaillé : Crise anglophone au Cameroun.

Depuis novembre 2016, les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun sont confrontées à une grave crise sociopolitique. Fin 2017, cette situation dégénère en conflit armé entre les forces gouvernementales et des séparatistes qui luttent pour la création d'un État anglophone indépendant. En 2019, les combats et les atrocités commises par les deux camps font plus de 2 000 morts, selon Human Rights Watch (HRW), et poussent plus de 530 000 personnes à fuir leur domicile, selon l'ONU[1].

Prélude

Le Premier ministre Joseph Dion Ngute, visitant le Palais des congrès de Yaoundé, le , à la veille du Grand dialogue national.

Le , le président Paul Biya annonce la convocation d'une vaste consultation nationale sur le conflit. Le chef d'État indique que le Premier ministre Joseph Dion Ngute ménera de « larges consultations » et « des délégations (iront) dans les prochains jours à la rencontre de la diaspora »[2].

Mi-septembre, le gouvernement camerounais invite 16 leaders séparatistes exilés à participer au Grand dialogue national. Parmi eux, Ebenezer Akwanga et Lucas Ayaba Cho, qui ont tous deux refusés de participer[3].

Déroulement

30 septembre

Le , le Grand dialogue nationale s'ouvre à Yaoundé. Une vingtaine de jeunes ex-séparatistes, vétûs aux couleurs du drapeau camerounais montent sur scène pour souligner « la marginalisation dont [ils sont] victimes sur [leurs] propres terres ». Le Premier ministre Joseph Dion Ngute propose aux participants d'être « de véritables artisans de la paix », qualifiant de « pas insolubles » les « préoccupations » qui opposent les deux parties[4].

1er octobre

Le , la question de la forme de l'État est evoquée et fait débat entre partisans du fédéralisme et ceux de la décentralisation[5].

3 octobre

Le , le président Paul Biya ordonne la libération de 333 détenus liés à la crise anglophone. L'annonce est faite par le Premier ministre Joseph Dion Ngute au Palais des congrès de Yaoundé[6]. Les participants du Grand dialogue national recommandent qu'un « statut spécial » soit octroyé aux régions anglophones[7].

4 octobre

Les participants du Grand dialogue national dont le cardinal Christian Wiyghan Tumi (au milieu) et Cabral Libii (à sa droite), le .

Le , le dialogue se clôture avec une réaffirmation de la décentralisation et l'octroi d'un statut spécial aux régions anglophones[8].

Conséquences

Le , l'Assemblée nationale se réunie en session extraordinaire afin d'adopter d'ici à la fin de l’année un projet de loi sur la décentralisation, dont le statut spécial[9].

Réactions

Internationales

  • Drapeau des Nations unies ONU : Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres salue l'annonce du Grand dialogue national et « encourage le gouvernement camerounais à veiller à ce que le processus soit inclusif et réponde aux défis auxquels le pays est confronté »[2].
  • Drapeau de la France France : Le , la porte-parole du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, déclare : « La France souhaite que ce dialogue, dont l'annonce est positive, permette une large concertation entre Camerounais et ouvre la voie à une résolution politique de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ». Elle ajoute que Paris « réitère sa condamnation du recours à toute forme de violence» et souligne son attachement au dialogue et à la libre expression des différentes sensibilités politiques »[10].

Notes et références

  1. « Crise séparatiste au Cameroun : Paul Biya « convoque » un « grand dialogue national » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Paul Biya convoque un "grand dialogue national" pour régler la crise séparatiste au Cameroun », sur France 24, (consulté le )
  3. « Grand dialogue au Cameroun: 16 leaders séparatistes exilés invités par le gouvernement », sur Voice of America, (consulté le )
  4. « Ouverture du "grand dialogue national" pour régler la crise séparatiste au Cameroun », sur France 24, (consulté le )
  5. « «Grand dialogue national» au Cameroun: premières polémiques », sur RFI, (consulté le )
  6. « Crise anglophone au Cameroun: Paul Biya ordonne la libération de 333 détenus », sur RFI, (consulté le )
  7. « Crise séparatiste au Cameroun: un statut spécial recommandé pour les régions anglophones », sur Le Figaro, (consulté le )
  8. « Le «grand dialogue national» sur la crise anglophone s'achève au Cameroun », sur RFI, (consulté le )
  9. avec l’AFP, « Cameroun : les députés examinent un projet de statut spécial pour les régions anglophones en crise », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  10. « Crise au Cameroun: Paris appelle le président Biya à une «large concertation» », sur Le Figaro, (consulté le )
v · m
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