Le nord du Cameroun britannique couvrait trois États de l'actuel Nigeria (Adamawa, Taraba et Borno) et le sud deux régions de l'actuel Cameroun (Nord-Ouest et Sud-Ouest).
Administration territoriale
Le territoire était divisé en cinq provinces : Benue, Bornu, Adamawa, Bamenda et Cameroons. Les provinces orientales de Cameroons et de Bamenda étaient administrées comme les provinces de la Région occidentale de la colonie et protectorat du Nigeria. La province de Cameroons était divisée en trois districts : Victoria, Kumba et Mamfé dirigés par un district officer. La province de Bornu aussi appelée l'Émirat ou le Sulnanat de Dikoa.
Histoire
La région de l'actuel Cameroun est revendiquée par l'Allemagne en tant que protectorat lors du partage de l'Afrique à la fin du XIXe siècle. L'Empire allemand nomme le territoire Kamerun. Pendant la Première Guerre mondiale, les troupes françaises et britanniques envahissent la colonie allemande du Kamerun (l'actuel Cameroun) et décident de diviser la colonie allemande en deux régions, l'une administrée par la France (le Cameroun français) et l'autre par la Grande-Bretagne (le Cameroun britannique). Les Britanniques s'intéressent davantage à d'autres régions d'Afrique, en particulier au Nigeria, ce qui permet aux Français d'obtenir une plus grande partie du Cameroun lorsque le pays est divisé[1].
Période du mandat (1922-1946)
Pendant la Première Guerre mondiale, il est occupé par les troupes britanniques, françaises et belges, puis par un mandat de la Société des Nations confié à la Grande-Bretagne et à la France en 1922. Le mandat français est appelé le Cameroun et le territoire britannique est administré en deux zones, le Cameroun septentrional (Northern Cameroons) et le Cameroun méridional (Southern Cameroons). Le Cameroun septentrional se composait de deux sections non contiguës, divisées par un point où les frontières du Nigeria et du Cameroun se rejoignaient. Dans les années 1930, la majorité de la population blanche est composée d'Allemands, qui sont internés dans des camps britanniques à partir de juin 1940. La population autochtone, qui compte 400 000 personnes, n'est guère intéressée par le volontariat dans les forces britanniques ; seuls 3 500 hommes s'engagent[2].
Après la Seconde Guerre mondiale, le territoire est mis sous tutelle de l'ONU en lieu et place du mandat de la SDN.
En juin 1957, l'homme politique Ndeh Ntumazah fonde le One Kamerun (OK), considéré comme la branche anglophone de l'Union des populations du Cameroun (UPC). Les autorités britanniques collaborent toutefois avec les autorités françaises, malgré leur animosité réciproque, dans la répression des militants upécistes réfugiés au Cameroun britannique. Isaac Tchoumba Ngouankeu, l'un des leaders de l'UPC, est ainsi livré à l'administration française. En avril 1957, des commandos français pénètrent secrètement (sans en avoir averti les Britanniques) dans un siège de l'UPC, incendient les bâtiments et exécutent plusieurs militants[3].
Lors d'un référendum organisé par l'ONU, la majorité du Cameroun septentrional vote en faveur de l'intégration avec le Nigeria (60 %), tandis que 70,5 % du Cameroun méridional opte pour l'intégration avec le Cameroun[4].
L'économie du territoire était étroitement liée à celle du Nigeria britannique. Dans les années 1950, les principales exportations du Cameroun britannique étaient les bananes, le cacao, le caoutchouc et les noix de palme[5]. Les plantations de bananes du mont Cameroun, qui ont été relancées dans les années 1930, étaient particulièrement importantes[6].
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↑Yannick Dupraz, « French and British Colonial Legacies in Education: Evidence from the Partition of Cameroon », The Journal of Economic History, vol. 79, no 3, , p. 628–668 (ISSN0022-0507 et 1471-6372, DOI10.1017/s0022050719000299, lire en ligne, consulté le )
↑Eliot A. Cohen, I. C. B. Dear et M. R. D. Foot, « The Oxford Companion to World War II », Foreign Affairs, vol. 74, no 5, , p. 165 (ISSN0015-7120, DOI10.2307/20047320, lire en ligne, consulté le )
↑Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsita, Kamerun !, La Découverte,
↑« Sub-National Referendums in Sub-Saharan Africa » (consulté le )
↑Calendario Atlante de Agostini, Istituto Geografico de Agostini, 1960.
↑Calendario Atlante de Agostini - Edizione speciale fuori commercio per le Forze Armate, Istituto Geografico de Agostini, 1942.
Voir aussi
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Bibliographie
(en) Carlson Anyangwe (dir.), The secrets of an aborted decolonisation: the declassified British secret files on the Southern Cameroons, Langaa RPCIG, Mankon, Bamenda, 2010, 796 p. (ISBN995-657850-9)
(en) Bongfen Chem-Langhëë, The paradoxes of self-determination in the Cameroons under United Kingdom administration: the search for identity, well-being, and continuity, University Press of America, Lanham, Md., 2004, 238 p. (ISBN0-7618-2504-5)
(en) Nfor N. Nfor, In chains for my country : crusading for the British Southern Cameroons, Langaa Research & Publishing CIG, Bamenda, Cameroon, 2014, 161 p. (ISBN978-995-679204-7)
(en) Victor Julius Ngoh, Southern Cameroons, 1922-1961: a constitutional history, Ashgate, , Aldershot, Hampshire, England ; Burlington, Vt. 2001, 201 p. (ISBN0-7546-1401-8)
Jules Sansterre Nkarey, Afrique : l'histoire entre le Cameroun anglophone et le Cameroun francophone : de 1472 à 2003, Publibook, Paris, 2004, 2006, 266 p. (ISBN2-7483-0362-8)