Virus d'Oropouche

Orthobunyavirus oropoucheense

Virus d'Oropouche
Orthobunyavirus oropoucheense
Description de l'image Defaut 2.svg.
Classification ICTV
Domaine Riboviria
Règne Orthornavirae
Embranchement Negarnaviricota
Sous-embr. Polyploviricotina
Classe Bunyaviricetes
Ordre Elliovirales
Famille Peribunyaviridae
Genre Orthobunyavirus

Espèce

Orthobunyavirus oropoucheense
ICTV, 2022[1]

Synonymes

  • Oropouche orthobunyavirus ICTV, 2015
  • Oropouche virus ICTV, 1976

Le virus d'Oropouche (Oropouche orthobunyavirus, OROV), nom scientifique Orthobunyavirus oropoucheense, est une espèce d'arbovirus de la famille des Peribunyaviridae (genre Orthobunyavirus). On en connaît trois génotypes différents (I, II et III), en circulation en Amérique centrale et en Amérique du Sud.

Ce virus, transmis par des insectes hématophages, est responsable de la fièvre d'Oropouche.

Historique

La fièvre et le virus doivent leur nom à la région du fleuve Oropouche (Trinité-et-Tobago) où la maladie a été décrite pour la première fois en 1955[2] ; il leur a été donné par le Trinidad Regional Virus Laboratory (en), qui a identifié le virus[réf. souhaitée].

Description

Selon Nunes et al. (2005), le génome d'OROV se compose de trois segments d'ARN simple brin, enroulés en sens négatif, le grand (L), le moyen (M), le petit (S). Ces ARN sont programmés pour encoder une grande protéine (L : activité polymérase), glycoprotéines virales de surface (Gc et Gn), et une protéine NSM non structurelle, ainsi que les nucléocapsides (N) et les protéines NSS. Les séquences complètes de nucléotides ont été déterminées pour l'ensemble des trois segments d'ARN, et les premières études de biologie moléculaire du gène N (SRNA) de 28 souches différentes d'OROV ont montré l'existence de trois génotypes, nommés I, II et III[3].

Vecteurs

Culex quinquefasciatus

En milieu urbain

Culicoïdes paraensis (diptère hématophage de la famille des Ceratopogonidae)[4].

En milieu rural ou forestier

Vecteur inconnu. Le virus d'Oropouche a été isolé chez plusieurs moustiques (Culex quinquefasciatus, Aedes serratus (en) et Coquillettidia venezuelensis (sv)).

Réservoirs

Épidémiologie

Article détaillé : Fièvre d'Oropouche.
Propagation du virus d'Oropouche en Amérique centrale et en Amérique du Sud de 1955 à 2016. 1: Trinité-et-Tobago, 1955 (un cas) ; 2 : Belém (Pará, Brésil), première épidémie de 1961 (11 000 cas), épidémie de 1979-1980 (> 100 000 cas) ; 3 : Bragança (Pará, Brésil), épidémie de 1967 (6 000 cas) ; 4 : Santarém (Pará, Brésil), épidémie de 1975 (14 000 cas) : 5: Manaus (Amazonas, Brésil, épidémie de 1980-1981 (97 000 cas) ; 6 : Panama, première épidémie de 1989 (pas de données) ; 7 Ariquemes et Ouro Preto do Oeste (Rondônia, Brésil), épidémie de 1991 (94 000 cas) ; 8 : Iquitos (Pérou), première épidémie de 1992 (cinq cas confirmés) ; 9 : Magalhães Barata et Maracanã (Pará, Brésil), épidémie de 2006 (17 000 cas) ; 10 : Cuzco (Pérou), dernière épidémie signalée en 2016 (61 cas).

La circulation du virus a été mise en évidence dans plusieurs pays d'Amérique centrale et du Sud : Argentine, Brésil, Panama, Pérou et Trinité-et-Tobago. Plusieurs épidémies ont été rapportées au Brésil, dans les États du nord et du centre[4].

En septembre 2020, 37 cas compatibles avec le virus d'Oropouche ont été détectés à Saül (centre de la Guyane française), dont 7 confirmés par RT-PCR. Avec un nombre d'habitants compris entre 50 et 80 à cette date, le taux d'incidence pourrait avoisiner les 50 à 70 %[5].

Début on observe une recrudescence de la prévalence du virus, avec déjà 5 530 cas au Brésil (contre 836 pour toute l'année 2023). La Bolivie, la Colombie et le Pérou connaissent également une hausse. Traditionnellement endémique du bassin amazonien, le virus est désormais présent parmi des populations éloignées de la forêt tropicale. En mai, Cuba a signalé ses premiers cas[6].

Notes et références

  1. ICTV EC 54, Online meeting, July 2022
  2. « Fièvre d’Oropouche : près d’une vingtaine de cas importés en Europe, depuis le Brésil et Cuba », sur Guadeloupe La Première, (consulté le )
  3. (en) Nunes MR, Martins LC, Rodrigues SG, et al, « Oropouche virus isolation, southeast Brazil », Emerging Infect. Dis., vol. 11, no 10,‎ , p. 1610–3 (PMID 16318707)
  4. a et b Yuli Zhang, Xiao Liu, Zhen Wu et Shuo Feng, « Oropouche virus: A neglected global arboviral threat », Virus Research, vol. 341,‎ , p. 199318 (ISSN 0168-1702, DOI 10.1016/j.virusres.2024.199318, lire en ligne, consulté le )
  5. « Maladie à virus Oropouche - Guyane française (France) », sur Organisation mondiale de la santé, (consulté le )
  6. (en) Sofia Moutinho, « A little-known virus on the rise in South America could overwhelm health systems », Science, vol. 384, no 6700,‎ (DOI 10.1126/science.zsbcmzz).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • [1]
  • site INVS
  • site livestrong.com
  • site du CDC
  • [2]
  • « Oropouche, virus », sur www.inrs.fr (consulté le )
  • icône décorative Portail de la médecine
  • icône décorative Portail de la virologie