Saint-Jean-d'Acre
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Pays | |
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Coordonnées | 32° 55′ 08″ N, 35° 04′ 06″ E |
Remplace | Ptolémaïs de Phénicie (en) |
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Remplacé par | Acre |
Événement clé |
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Saint-Jean-d’Acre, appelée Acco ou Ptolémaïs dans l'Antiquité et au Moyen Âge, est une ville de Terre sainte. C'était le nom donné par les chrétiens à la ville que les anciens Hébreux appelaient Acco. La prise de Saint-Jean-d'Acre en 1291 par les mamelouks aboutit à la fin du royaume de Jérusalem et clôt la période des croisades médiévales.
Histoire
Acre compte parmi les villes habitées les plus anciennes : Une cité cananéenne est documentée dès le XXe siècle avant notre ère, à l'âge du bronze, qui comprenait un port de pêche et de commerce, une citadelle, un rempart et une porte, et dont la culture était principalement côtière[1].
La ville antique
Cette cité est mentionnée sous le nom de Acco (עַכּוֹ) dans la bible hébraique[2], incluse dans le territoire attribué à la tribu d'Asher, par Josué lors de la conquête de la terre de Canan par les Hébreux ayant quitté l'Égypte sous la conduite de Moïse. Cette ville portuaire est néanmoins un centre d'échanges entre le port de Tyr en Phénicie et les anciens royaumes hébreux[1] et, encore au XIIe siècle, Benjamin de Tudèle la considère comme « la limite d'Asher et le commencement du pays d'Israël[3] ».
« Pendant plusieurs siècles, du Xe au VIe, l'hégémonie phénicienne sur la côte s’est étendue, au sud de la Phénicie, jusqu’à Ashkelon qui est devenue une « cité des Tyriens » à l’époque perse, la présence des Phéniciens étant affirmée par l’archéologie — fouilles d’Akhziv (en), de Tell el-Fukhar (en), de Tell Keisan, de Kabri, d'Akko[4],du Mont Carmel, d'Atlit, de Tel Shiqmonah, de Dor, d'Ashkelon, de Tell el-Kheleifeh, d'Arad, d'Ashdod, Azor. »
En 333 av. J.-C, Alexandre le Grand autorisa la ville à battre monnaie - ce qu'elle fit pendant six siècles[5]. Peu après, la ville d'Acco est conquise par Ptolémée II, souverain d’Égypte, qui la baptisa de son nom, Ptolémaïs, nom qu'elle garde jusqu'à la conquête latine.
En 2003, lors de la construction d'une route, a été découvert un cimetière de l'époque romaine contenant des ossements, des poteries et des objets en verre. Ainsi les archéologues ont pu affirmer que Ptolémaïs a été un port militaire romain sur plusieurs siècles[6].
Moyen-Âge
Pendant les croisades, la ville de Ptolémaïs est prise le par Baudouin Ier, roi de Jérusalem. Reprise par le sultan Saladin, le , elle est reconquise en 1191 par les rois Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion durant la troisième croisade.
L'installation des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et la fondation de l'Hôpital apportent à la ville un nouveau nom, celui de Saint-Jean d'Acre.
Au XIIIe siècle, elle devient la capitale du royaume de Jérusalem, la ville sainte étant restée entre les mains des sultans ayyoubides. Saint-Jean-d'Acre est alors le principal port du royaume de Jérusalem par où transitent toutes les marchandises, divisé en quartiers contrôlés par des marchands venus de tout le pourtour méditerranéen, notamment vénitiens, pisans, génois, français et germaniques.
Jusqu'à la chute de la ville en 1291, Saint-Jean-d'Acre est un grand centre intellectuel, non seulement chrétien mais aussi juif. En effet, de nombreux Juifs, fuyant les persécutions en Occident, se rendent en Terre sainte. Le rabbin Yehiel de Paris y fonde une Yechiva qui devient renommée au-delà de la Terre Sainte. Nahmanide, grand kabbaliste d'Espagne, le remplace.
La reconquête de la ville en 1291 par le sultan d'Égypte al-Malik al-Ashraf met fin à la présence des Européens en Terre sainte[7],[8] et clôt la période des croisades.
Sites historiques
La citadelle, face au large, a été ravagée en 1291 et les Ottomans ont achevé de la démanteler au XVIIIe siècle, en réemployant beaucoup de ses pierres pour construire la muraille maritime.
On peut cependant visiter :
- la monumentale salle des chevaliers et le réfectoire de la forteresse des Hospitaliers (XIIe siècle), bâtie par le roi Richard Cœur de Lion durant la troisième croisade, et le tunnel des Templiers, ouvrage stratégique souterrain en pierres reliant la forteresse au port où arrivaient les pèlerins venant en terre sainte ;
- les fortifications successives de la ville.
- les quatre vastes caravansérails (khans), dont la cour - entourée de réserves à colonnades surmontées de chambres - accueillaient autrefois les caravanes de dromadaires qui apportaient des céréales de l'intérieur des terres et repartaient avec d'autres produits.
- Au nord de la ville, la portion de littoral entre Nhariya et les grottes de Rosh HaNikra et appelée Akhziv. Le parc national d'Akhziv abrite les vestiges d'un port phénicien[9].
- Au sud de la ville, la baie de Haïfa.
Notes et références
- ↑ a et b (he) Vieux Acre - Chronologie, sur le site officiel de la ville.
- ↑ Juges Jg 1,31
- ↑ (en) The Itinerary of Benjamin of Tudela, traduction d'Adler, p. 40 (en ligne sur Projet Gutenberg).
- ↑ extrait de l'histoire de la ville de Tyr
- ↑ Daniel Robinson, Orlando Crowcroft, Anita Isalska, Dan Savery Raz, Jenny Walter, Israël et les Territoires palestiniens, Baume-les-Dames (Doubs), éditions Lonely Planet, , 480 p. (ISBN 978-2-81617-133-4), p. 192
- ↑ (en) Yotam Tepper and Yossi Nagar, The Roman military cemetery in Acre (Ptolemais), Israel, Israel Antiquities Authority, (lire en ligne)
- ↑ Encyclopédie Universalis
- ↑ Fiche de l'Unesco
- ↑ Daniel Robinson, Orlando Crowcroft, Anita Isalska, Dan Savery Raz, Jenny Walter, Israël et les Territoires palestiniens, Baume-les-Dames (Doubs), éditions Lonely Planet, , 480 p. (ISBN 978-2-81617-133-4), p. 199
Voir aussi
Bibliographie
- Sophie Crépon, « Les mystères de Saint-Jean-d’Acre », Le Monde, (lire en ligne [sur lemonde.fr]).
Articles connexes
- Croisade
- Siège de Saint-Jean-d'Acre (1291)
- Commanderie hospitalière de Saint-Jean-d'Acre
- Acre (Israël)
Liens externes
- « Acre ou Akka, anc. Saint-Jean-d'Acre », Encyclopédie Universalis, sur universalis.fr.
- « Vieille ville d’Acre », fiche de l'Unesco, sur whc.unesco.org.
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