Orthogone de Lill

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L'orthogone de Lill est une méthode de résolution graphique des équations polynomiales, popularisée par l'autrichien Eduard Lill (1830-1900).

Construction

Considérons une équation cubique : a x 3 + b x 2 + c x + d = 0 {\displaystyle ax^{3}+bx^{2}+cx+d=0}

Pour l'illustration graphique, on choisit : x 3 + 6 x 2 + 11 x + 6 = 0 {\displaystyle x^{3}+6x^{2}+11x+6=0}

Construction de l'orthogone.

La première étape est de construire l'orthogone de Lill. Le plan est doté d'un repère orthonormé 0 , u , v {\displaystyle 0,{\vec {u}},{\vec {v}}} . À partir du point O, on construit des segments successifs, dont les longueurs correspondent aux coefficients du polynôme. Le segment OM est de longueur a et orienté selon u {\displaystyle {\vec {u}}} . M se situerait donc à gauche de O si a était négatif. Le segment MN est de longueur b selon v {\displaystyle {\vec {v}}} , et ainsi de suite : entre chaque segment on tourne de 90° dans le sens antihoraire.

Utilisation pour évaluer le polynôme pour x= -0.5.

L'orthogone de Lill permet d'évaluer le polygone pour une valeur de x donnée. Ici, on l'illustre pour x = 0.5 {\displaystyle x=-0.5} . On trace un premier segment OS. L'angle α {\displaystyle \alpha } entre OM et OS est tel que t a n ( α ) = x = 0.5 {\displaystyle tan(\alpha )=-x=0.5} et S se situe sur la droite (MN). On vérifie aisément que : M S = x a v {\displaystyle {\vec {MS}}=-xa{\vec {v}}}

et donc : S N v = b + x a {\displaystyle {\vec {SN}}\cdot {\vec {v}}=b+xa}

Après le point S, la construction se poursuit avec un angle droit, jusqu'à croiser (NP) au point T. On retrouve le même angle α {\displaystyle \alpha } .

On a donc : N T u = S N × t a n ( α ) = x ( b + x a ) = a x 2 b x {\displaystyle {\vec {NT}}\cdot {\vec {u}}=SN\times tan(\alpha )=-x(b+xa)=-ax^{2}-bx} Et P T u = c ( a x 2 b x ) = c + a x 2 + b x {\displaystyle {\vec {PT}}\cdot {\vec {u}}=c-(-ax^{2}-bx)=c+ax^{2}+bx}

On réitère l'opération, avec un nouvel angle droit, et le tracé atteint la droite (PQ) au point U.

P T v = P T × t a n ( α ) = x ( c + a x 2 + b x ) = a x 3 b x 2 c x {\displaystyle {\vec {PT}}\cdot {\vec {v}}=PT\times tan(\alpha )=-x(c+ax^{2}+bx)=-ax^{3}-bx^{2}-cx}

Et enfin, le vecteur QU, projecté selon v {\displaystyle {\vec {v}}} , n'est autre que l'évaluation du polynôme pour x :

Q U v = d ( a x 3 b x 2 c x ) = a x 3 + b x 2 + c x + d {\displaystyle {\vec {QU}}\cdot {\vec {v}}=d-(-ax^{3}-bx^{2}-cx)=ax^{3}+bx^{2}+cx+d}

Notre polynôme admet trois racines.

Résoudre l'équation, c'est donc trouver les angles alpha pour lesquels les points Q et U sont confondus. Dans le polynôme pris pour exemple, il y a trois racines, -1, -2, et -3. Les tracés correspondant sont illustrés en bleu, rouge et vert.

Origami

Article connexe : Mathématiques des origamis.

La mathématicienne italienne Margherita Piazzola Beloch a découvert et publié, en 1936, une méthode basée sur l'orthogone de Lill pour résoudre une équation cubique par origami. Elle a ainsi, prouvé pour la première fois que l'origami était un outil mathématique plus puissant que la construction à la règle et au compas, qui ne peut résoudre, au plus, qu'une équation quadratique[1].

Voir aussi

  • Cercle de Carlyle

Notes et références

  1. Thomas C. Hull, « Solving Cubics With Creases: The Work of Beloch and Lill », The American Mathematical Monthly, vol. 118, no 4,‎ , p. 307 (DOI 10.4169/amer.math.monthly.118.04.307, lire en ligne, consulté le )
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