Nullité de la dérivée covariante du tenseur métrique

La nullité de la dérivée covariante du tenseur métrique g α β {\displaystyle g_{\alpha \beta }} d'une variété riemannienne exprime le fait que la même mesure est appliquée en tout point de la variété. En termes mathématiques, elle s'exprime sous la forme : g α β ; γ = 0 {\displaystyle g_{\alpha \beta ;\gamma }=0} g α β ; γ {\displaystyle g_{\alpha \beta ;\gamma }} représente les composantes de la dérivée du tenseur. Cette propriété peut se démontrer de deux façons :

  • par un raisonnement mathématique, en posant explicitement le calcul avec les coefficients de Christoffel ;
Démonstration

Soit ( e α ) {\displaystyle (e_{\alpha })} une base locale et g α β = g ( e α , e β ) {\displaystyle g_{\alpha \beta }=g(e_{\alpha },e_{\beta })} le tenseur métrique exprimé dans cette base. Par définition de la dérivée covariante, on a pour tout α {\displaystyle \alpha } , β {\displaystyle \beta } et γ {\displaystyle \gamma }  :

γ g α β = γ g ( e α , e β ) = g ( e γ e α , e β ) + g ( e α , e γ e β ) {\displaystyle \partial _{\gamma }g_{\alpha \beta }=\partial _{\gamma }g(e_{\alpha },e_{\beta })=g(\nabla _{e_{\gamma }}e_{\alpha },e_{\beta })+g(e_{\alpha },\nabla _{e_{\gamma }}e_{\beta })}

donc, par définition des symboles de Christoffel :

γ g α β = g ( Γ γ α λ e λ , e β ) + g ( e α , Γ γ β λ e λ ) = Γ γ α λ g ( e λ , e β ) + Γ γ β λ g ( e α , e λ ) = Γ γ α λ g λ β + Γ γ β λ g α λ {\displaystyle \partial _{\gamma }g_{\alpha \beta }=g(\Gamma _{\gamma \alpha }^{\lambda }e_{\lambda },e_{\beta })+g(e_{\alpha },\Gamma _{\gamma \beta }^{\lambda }e_{\lambda })=\Gamma _{\gamma \alpha }^{\lambda }g(e_{\lambda },e_{\beta })+\Gamma _{\gamma \beta }^{\lambda }g(e_{\alpha },e_{\lambda })=\Gamma _{\gamma \alpha }^{\lambda }g_{\lambda \beta }+\Gamma _{\gamma \beta }^{\lambda }g_{\alpha \lambda }}

ou encore :

γ g α β Γ γ α λ g λ β Γ γ β λ g α λ = 0 {\displaystyle \partial _{\gamma }g_{\alpha \beta }-\Gamma _{\gamma \alpha }^{\lambda }g_{\lambda \beta }-\Gamma _{\gamma \beta }^{\lambda }g_{\alpha \lambda }=0}

Mais l'expression ci-dessus est précisément celle de g α β ; γ {\displaystyle g_{\alpha \beta ;\gamma }} , dérivée covariante du tenseur g.

Détail du raisonnement physique : le principe d'équivalence stipule qu'il est toujours possible de trouver un référentiel lorentzien local où les dérivées premières de la métrique sont nulles, c'est-à-dire : g α β , γ = 0 {\displaystyle g_{\alpha \beta ,\gamma }=0} . Or, les coefficients de Christoffel ne dépendent que des dérivées premières de la métrique, on a donc : Γ α β γ = 0 {\displaystyle \Gamma _{\alpha \beta \gamma }=0} et g α β ; γ = 0 {\displaystyle g_{\alpha \beta ;\gamma }=0} .

Cette relation tensorielle étant vraie dans tout référentiel lorentzien local, d'après le principe d'équivalence, elle l'est également dans un référentiel quelconque.

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