L'Amant de lady Chatterley

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L'Amant de Lady Chatterley
Auteur D. H. Lawrence
Pays Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Genre Roman
Version originale
Langue Anglais britannique
Titre Lady Chatterley's Lover
Éditeur Tipografia Giuntina
Lieu de parution Florence
Date de parution 1928 (en Italie)
Version française
Traducteur Frédéric Roger-Cornaz
Éditeur Gallimard
Collection Collection Soleil
Date de parution 1932[1]
Nombre de pages 399
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L'Amant de lady Chatterley (titre original : Lady Chatterley's Lover) est un roman de l'écrivain anglais D. H. Lawrence, publié en 1928.

Contexte historique

Plaque commémorative 60 boulevard du Montparnasse (Paris).

Publié à Florence en 1928, le roman n’a pu être imprimé au Royaume-Uni qu'en 1960, longtemps après la mort de l’auteur (1930). D.H. Lawrence avait envisagé d’intituler son livre Tenderness (en français, Tendresse), et il a fait d’importants changements dans le manuscrit original afin de le rendre plus accessible aux lecteurs.

La publication du livre a provoqué un scandale en raison des scènes explicites de relations sexuelles, de son vocabulaire considéré comme grossier et du fait que les amants étaient un homme de la classe ouvrière et une aristocrate.

Lors de la première publication au Royaume-Uni en 1960, le procès des éditeurs, Penguin Books, sous le coup de la loi sur les publications obscènes (Obscene Publications Act) de 1959, fut un événement public et un test pour cette nouvelle loi qui venait d’être promulguée à l’initiative de Roy Jenkins. Cette loi permettait aux éditeurs de textes « obscènes » d’échapper à la condamnation s’ils pouvaient démontrer que les textes en question avaient une valeur littéraire. Dans le cas de ce roman, un des arguments de l’accusation était le fréquent usage du verbe fuck (en français, foutre, baiser ou fourrer) et de ses dérivés.

Divers critiques universitaires, y compris E. M. Forster, Helen Gardner et Raymond Williams, furent convoqués comme témoins. Le procès se termina sur un verdict d’acquittement. Le procès fit jurisprudence pour ouvrir la voie à une plus grande liberté d’expression dans le pays[2].

Le roman a aussi fait l'objet en Angleterre d'un procès pour censure en vertu de la loi sur l'obscénité en 1960[3].

Résumé

L’histoire est celle d’une jeune femme mariée, Constance, Lady Chatterley, dont le mari, propriétaire terrien, est devenu paralysé et sexuellement impuissant. Une vie monotone, un mari indifférent et la frustration sexuelle poussent Constance à entamer une liaison avec le garde-chasse, Oliver Mellors. Quand le roman se termine, Constance attend un enfant de Mellors. Ils sont provisoirement séparés en attendant d’obtenir le divorce de leurs conjoints respectifs.

Le roman fait le récit de la rencontre de Lady Chatterley et d'Oliver Mellors, d'un difficile apprivoisement, d'un lent éveil à la sensualité pour elle, d'un long retour à la vie pour lui, ou comment l'amour ne fait qu'un avec l'expérience de la transformation.

Personnages

Lady Chatterley (Connie) : Le personnage principal du roman. Connie, intellectuelle et socialement progressiste, se détourne de son mari froid et dépourvu de passion après son mariage avec Clifford Chatterley. Elle tombe amoureuse du garde-chasse Oliver Mellors et noue une relation sexuelle avec lui. Elle mûrit en tant qu'être sensuel et quitte son mari.

Oliver Mellors : Garde-chasse sur le domaine de Clifford Chatterley. Mellors est froid, intelligent et émotionnellement noble. Il fuit un mariage malheureux et mène une vie paisible. Sa relation avec Connie lui redonne sa passion pour la vie. À la fin du roman, il prévoit de se marier avec Connie.

Clifford Chatterley : Le mari riche de Connie, paralysé de la taille et impuissant. Clifford, écrivain et homme d'affaires accompli, est émotionnellement froid et se concentre sur le succès matériel. Il dépend de sa nurse, Mrs. Bolton, et méprise les classes inférieures.

Mrs. Bolton (Ivy Bolton) : La nurse de Clifford. Femme d'âge moyen, complexe et intelligente. Son mari est mort dans un accident sur les mines appartenant à la famille de Clifford. Elle éprouve à la fois admiration et haine pour Clifford, et entretient une relation complexe avec lui.

Michaelis : Un dramaturge irlandais à succès. Il a une brève relation avec Connie et lui propose le mariage, mais Connie le voit comme un esclave du succès, dépourvu de passion.

Hilda Reid : La sœur aînée de Connie, de deux ans son aînée. Hilda partage la même éducation intellectuelle que Connie mais regarde avec mépris la relation de Connie avec Mellors. Cependant, elle finit par la soutenir.

Sir Malcolm Reid : Le père de Connie et Hilda. Peintre célèbre et esthète sensuel, il trouve Clifford faible et se prend immédiatement d'affection pour Mellors.

Tommy Dukes : Un ami de Clifford et général de brigade dans l'armée britannique. Il parle de l'importance de la sensualité mais est lui-même éloigné de la sexualité, étant un intellectuel qui se contente de produire des idées.

Charles May, Hammond, Berry : Les jeunes amis intellectuels de Clifford. Ils visitent Wragby et participent à des discussions sur l'amour et le sexe qui se révèlent finalement sans signification.

Duncan Forbes : Un ami artiste de Connie et Hilda. Il peint des œuvres abstraites et a autrefois été amoureux de Connie. Connie prétend initialement être enceinte de lui.

Bertha Coutts : La femme de Mellors. Bien qu'elle ne figure pas dans le roman, sa présence est ressentie. Leur mariage a échoué à cause d'une incompatibilité sexuelle, et elle vit séparée de Mellors. Elle répand des rumeurs pour faire licencier Mellors.

Squire Winter : Un parent aristocratique de Clifford. Il est fermement attaché aux anciens privilèges de l'aristocratie.

Daniele et Giovanni : Les gondoliers vénitiens au service de Hilda et Connie. Giovanni espère que les femmes paieront pour coucher avec lui, mais il est déçu. Daniele rappelle à Connie Mellors, car il est perçu comme un "vrai homme".

Adaptations au cinéma et à la télévision

La première adaptation, française et intitulée L'Amant de Lady Chatterley, réalisée par Marc Allégret en 1955, avec Danielle Darrieux, Erno Crisa, Leo Genn et Christian Marquand, fut interdite aux États-Unis, avant d'être autorisée en 1959.

Diverses autres adaptations ont été faites, dont :

Une adaptation française à partir de la version de 1927 du roman, intitulée Lady Chatterley et l'homme des bois, sortie en 2006, a été réalisée par Pascale Ferran, avec Marina Hands, Jean-Louis Coulloc'h et Hippolyte Girardot. Le film a remporté le César du meilleur film et le César de la meilleure adaptation en 2007. Une version télévisuelle en a également été réalisée pour la chaine française Arte.

Notes et références

  1. (BNF 41660423)
  2. (en) Catherine Baksi, « Lady Chatterley's legal case: how the book changed the meaning of obscene », sur The Guardian, .
  3. Élise Salaün, Landry, Kenneth, 1945- et Lever, Yves, 1942-, Dictionnaire de la censure au Québec : littérature et cinéma, Fides, (ISBN 2-7621-2636-3 et 978-2-7621-2636-5, OCLC 63468049, lire en ligne), p. 27-29

Voir aussi

Articles connexes

  • Lady Chatterley et l'Homme des bois : la version intermédiaire entre le premier état du texte (Lady Chatterley - qui ne paraîtra pas du vivant de l'auteur) et la version définitive (L'Amant de Lady Chatterley)

Liens externes

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  • 1er mai 1929, L’Amant de lady Chatterley dans la NRF
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