Exposition-Bajatière

Exposition-Bajatière
Exposition-Bajatière
Avenue Jean Perrot vue du Sud du quartier.
Administration
Pays Drapeau de la France France
État Grenoble
Géographie
Coordonnées 45° 10′ 44″ nord, 5° 44′ 25″ est
Localisation
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Exposition-Bajatière
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Exposition-Bajatière est le nom d'un quartier situé dans le sud-est de la ville de Grenoble. Ses habitants sont les Bajatièrois et Bajatièroises.

Le quartier est un faubourg dans lequel on trouve des maisons individuelles et des immeubles, construits pour leur très grande majorité dans les années 1930 et 1960. La première vague correspond aux habitations à bon marché de Léon Martin au sud de ce qui deviendra le parc Paul-Mistral après l'exposition internationale de la houille blanche de 1925 (qui donne son nom au quartier), tandis que la deuxième relève de l'extension de la ville à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de 1968.

Les Jeux olympiques d'hiver de 1968 transforment le faubourg pavillonnaire en zone plus dense. Ils voient la création du parc Paul-Mistral et l'ouverture de la MC2 et d'un conservatoire à rayonnement régional.

Géographie

Localisation

Plan du quartier.

Le quartier d'Exposition-Bajatière se situe dans le centre-est de la ville de Grenoble, entre le quartier Capuche, à l'ouest, le territoire de la commune de Saint-Martin-d'Hères, à l'est et le quartier Teisseire, au sud.

Au nord, le quartier bute jusqu'en 1924 contre les remparts du général Haxo[h 1], construits de 1832[h 2] à 1836 à la suite du siège de la ville par les troupes austro-sardes en 1814. Un seul accès pour le quartier Bajatière, la porte des Alpes, permet d'entrer dans la ville fortifiée, mais une vaste bande de terrain large de 250 mètres appelée zone de servitude autour des remparts est interdite d'urbanisation. Le rempart Haxo est rasé en 1924[h 3] et remplacé par le boulevard Jean Pain[h 2].

Côté sud, les limites sont plus incertaines : elles se perdent dans une vaste zone maraîchère souvent inondée rejoignant la ville d'Eybens[h 4]. À la fin du XIXe siècle, par souci de simplicité, la limite est placée le long de la voie ferrée Grenoble - Chambéry, devenue l'avenue des Jeux olympiques en 1978[h 2],[h 4]. Depuis l'urbanisation du début des années 1960 le quartier y jouxte son nouveau voisin, le quartier Malherbe[h 4].

À l'ouest, la limite avec le quartier de la Capuche suit historiquement le ruisseau de Bresson, qui longe le chemin de Bresson devenu rue Marcel Peretto. Cette rue est absorbée par l'avenue Marcelin Berthelot au niveau de l'Institut universitaire de formation des maîtres de Grenoble à l'approche des Jeux olympiques de 1968[h 2],[h 4].

En 1893, la limite orientale communément admise au quartier est le chemin de l'Industrie[h 4], devenu l'avenue Jeanne d'Arc, bien que certaines infrastructures portent le nom de Bajatière au-delà de cette rue. En 1998, la limite communément admise est celle de la rue Léon-Jouhaux[h 2], qui suit le ruisseau du Verderet, aujourd'hui tari[h 4]. À la fin du XIXe siècle, le territoire qui s'étend au-delà de la Bajatière prend le nom de quartier de l'Abbaye[1], puis quartier Abbaye-Jouhaux en 1954[N 1]. Le quartier de l'Abbaye comprend de nombreuses références à celui de la Bajatière, dont la poste de la Bajatière rue Albert Recoura et la rue de la Bajatière, sur laquelle se dresse la bibliothèque Abbaye les Bains[h 4].

Géologie et relief

La ville est principalement bâtie dans une plaine au confluent de l'Isère avec le Drac, au centre de l'Y grenoblois. Cette configuration permet de parler d’une « cuvette grenobloise », vallée singulièrement plate d'origine glaciaire[2]. Grenoble est souvent présentée comme une des villes les plus plates de France[3].

Hydrographie

À l'est, le quartier de la Bajatière est historiquement limité par le ruisseau du Verderet, confluence de cinq sources du plateau d'Herbeys. Il coupe la rue Léon Jouhaux à 60 mètres de l'avenue Jean Perrot puis se dirige vers le parc Paul Mistral pour se jeter dans l'Isère près du pont de la Citadelle[h 5].

Un « syndicat du ruisseau du Verderet extra-muros » est créé et reconnu le par une ordonnance du roi Louis-Philippe Ier dans le but de lutter contre les inondations[h 6]. Le ruisseau est couvert entre 1966 et 1967 dans le cadre de cette même lutte contre les inondations[4], alors qu'à l'intérieur des fortifications Haxo, il est recouvert bien plus tôt en raison de problèmes d'insalubrité[h 5].

Climat

Selon la classification de Köppen, le climat à Grenoble intra-muros et la proche agglomération est « tempéré-chaud, sans saison sèche avec été chaud »[5].

Les relevés suivants ont été effectués à la station de Saint-Martin-d'Hères (proche banlieue est) :

Normales et records de Saint-Martin-d'Hères sur la période 2004-2023, records depuis 2004
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,1 0,3 3,5 7,6 11 14,9 16,8 16,1 13 9,3 4,1 0,5 8,1
Température moyenne (°C) 3,5 4,9 9,2 13,8 17 21,3 23,6 22,6 18,9 14,3 8 3,9 13,4
Température maximale moyenne (°C) 7 9,6 14,9 20 23,1 27,7 30,5 29,1 24,8 19,2 12 7,3 18,8
Record de froid (°C)
date du record
−10,7
11-01-2010
−12,3
05-02-2012
−9,4
01-03-2005
−1,9
08-04-2021
1,4
06-05-2019
5
01-06-2006
9,4
25-07-2011
9,2
31-08-2006
4,2
27-09-2020
−3
26-10-2003
−8,9
27-11-2005
−10,8
20-12-2009
−12,3
05-02-2012
Record de chaleur (°C)
date du record
20,1
10-01-2007
22,8
20-02-2021
27,5
26-03-2006
31,6
27-04-2012
35,4
24-05-2009
38,6
18-06-2022
40,8
22-07-2022
42,6
24-08-2023
34,6
10-09-2023
31,8
26-10-2006
24,6
14-11-2010
21,2
17-12-2019
42,6
24-08-2023
Précipitations (mm) 78,8 54,4 71,8 60,5 97,7 82,5 74,1 81,5 62,8 83,6 88,3 87,8 923,9
Source : Météo France, Infoclimat[6]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
7
−0,1
78,8
 
 
 
9,6
0,3
54,4
 
 
 
14,9
3,5
71,8
 
 
 
20
7,6
60,5
 
 
 
23,1
11
97,7
 
 
 
27,7
14,9
82,5
 
 
 
30,5
16,8
74,1
 
 
 
29,1
16,1
81,5
 
 
 
24,8
13
62,8
 
 
 
19,2
9,3
83,6
 
 
 
12
4,1
88,3
 
 
 
7,3
0,5
87,8
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Urbanisme

Occupation des sols et logements

Le quartier est un faubourg résidentiel modérément densément bâti[7]. Il est composé de maisons individuelles ouvrières et bourgeoises, d'immeubels de rapport et de locaux d'activités[8]. Les immeubles datent pour la plupart des années 1930 et des années 1960[9].

Le quartier Exposition-Bajatière reste essentiellement pavillonnaire sauf dans sa partie nord, où l'urbanisation plus tardive a favorisé la construction d'immeubles le long du boulevard Clemenceau dans les années 1930[9]. L'essentiel du quartier est classé en zone UBa[7]. Une zone économique est classée UE1[7]. Le prix des logements est beaucoup plus bas qu'au nord du boulevard Clemenceau, vers le centre-ville[10], et en légère baisse en 2017[11]. Les appartements y sont très recherchés en raison des prix bas pour des logements anciens en bon état, de la présence de commerces de proximité et de la tranquillité des rues[12],[13]. En 2015, on compte dans le secteur 4 de la ville, dont Bajatière fait partie, 48% de propriétaires, 42% de locataire du parc privé et 7% de locataires du parc HLM[14].

Le plan local d'urbanisme de 2005[15], ainsi que celui de 2019, vise l'inscription d'un secteur de mixité sociale à minimum 30% de logements sociaux pour les opérations d'au moins 3 logements. Il identifie que le quartier présente un déficit en logements sociaux, mais que de nombreuses copropriétés y sont fragilisées par une insécurité économique[7]. Le parc social voit une prédominance des T3 dans le secteur 4[14].

Voies de communication et transports

L'ancien tramway passant par la porte des Alpes, direction Eybens, avant son élargissement.

Les principaux axes routiers du quartier sont le boulevard Clemenceau, une grande partie de l'avenue Albert 1er de Belgique (depuis son intersection avec la rue Paul-Janet), l'avenue Marcelin-Berthelot et l'avenue Jean-Perrot[7].

Une ligne de tramway électrique est installée entre Grenoble et Eybens et passe par le quartier de la Bajatière, s'y arrêtant à quatre stations : place des Alpes (désormais Paul Vallier), rue Mallifaud, chemin Bourgelat et rue Ponsard. En 1927, les autobus font leur apparition et le 31 août 1952, la dernière rame du réseau de tramway ferme définitivement. Les voitures désaffectées sont vendues en Argentine[h 7]. Dans les années 2020, la ligne A du tramway ainsi que les lignes de bus C4 et 13 desservent le quartier Exposition-Bajatière. La ligne C du tramway longe le quartier[16].

Énergie

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En 2007, il existe deux liaisons souterraines électriques entre les postes d'Eybens et Bajatière[17].

Toponymie

L'utilisation connue de l'appellation Bajatière remonte au , date à laquelle un agriculteur, Louis Gerin, écrit au maire de Grenoble, Jean-Thomas Vendre, afin d'obtenir l'autorisation de construire un lavoir dans ce quartier[h 8].

Le nom est tiré du patronyme d'un vendeur de tableaux et d'objets d'art grenoblois, Claude-Auguste Bajat, né et mort à Grenoble[h 8]. En 1835, il épouse Marguerite-Madeleine Perrin ; il est possible, mais aucune preuve ne l'atteste clairement, qu'elle fasse partie de la famille Leroy-Perrin, alors propriétaire de la majorité des terrains du quartier actuel de la Bajatière[h 8]. Vivant place aux Herbes, il n'est pas heureux en ville et se rend souvent dans une seconde maison, à l'angle des rues de la Bajatière et Maurice-Barrès actuelles. Les amis de Bajat lui rendent souvent visite dans sa propriété à laquelle ils donnent vite le surnom de « terres à Bajat ». La propriété est vendue en 1876[h 8].

Après l'exposition internationale de la houille blanche de 1925, le terme de « quartier Exposition-Bajatière » est utilisé officiellement dans l'administration de la ville pour la première fois, marquant le renommage du quartier[18]. Le 5 mars 1941, Marius Rey propose de renommer le chemin Perrin et le chemin Vieux respectivement en rue de la Bajatière et chemin Vieux dit Perrin. Rey argue que le renommage du premier permet de mettre à l'honneur un personnage dauphinois, tandis que les habitants du chemin Vieux demandent son renommage depuis des années en raison de sa connotation négative[h 9].

Le quartier de la Bajatière est le seul à bénéficier d'un gentilé à Grenoble : on parle de Bajatièrois et de Bajatièroises[h 8],[h 10].

Histoire

Premières mentions

Plan-relief de Grenoble avec les fortifications réalisées par Haxo.

L'utilisation connue de l'appellation Bajatière remonte au , date à laquelle un agriculteur, Louis Gerin, écrit au maire de Grenoble, Jean-Thomas Vendre, afin d'obtenir l'autorisation de construire un lavoir dans ce quartier[h 8],[h 11]. À l'époque, le quartier est majoritairement rural avec quelques maisons[h 11].

Le nom est tiré du patronyme d'un vendeur de tableaux et d'objets d'art grenoblois, Claude-Auguste Bajat, né et mort à Grenoble[h 8]. En 1835, il épouse Marguerite-Madeleine Perrin ; il est possible, mais aucune preuve ne l'atteste clairement, qu'elle fasse partie de la famille Leroy-Perrin, alors propriétaire de la majorité des terrains du quartier actuel de la Bajatière[h 8]. Vivant place aux Herbes, il n'est pas heureux en ville et se rend souvent dans une seconde maison[h 8], à l'angle des rues de la Bajatière et Maurice-Barrès actuelles, le long de la rue Perrin[h 11]. Les amis de Bajat lui rendent souvent visite dans sa propriété à laquelle ils donnent vite le surnom de « terres à Bajat ». La propriété est vendue en 1876[h 8] et il est enterré au cimetière Saint-Roch[h 12].

En 1903, un groupe d'habitants de la Bajatière écrit une lettre ouverte dans la presse. En réponse à la mort d'une jeune fille écrasée par un camion, il signale que la porte des Alpes (aujourd'hui place Paul Vallier) est trop étroite pour la circulation. Elle ne mesure que 7 mètres de large en raison des remparts de Haxo. L'année suivante, une pétition d'habitants de la Bajatière, de la Capuche et des communes d'Eybens, Bresson et Tavernolles demandent à nouveau son élargissement. En 1911, la voie est élargie[h 3].

En 1914, encouragée par le gouvernement à se replier vers la province en raison de la guerre, la Société d'outillage mécanique et d'usinage d'artillerie s'installe dans 11 000 m2 rue Monge. Elle y garde ses locaux jusqu'en 1919, date à laquelle le bâtiment est repris par la société D.S.N, spécialisée en engrenages. Le bâtiment cesse d'avoir une vocation industrielle en 1989[h 13].

Sous Paul Mistral

Au sein du quartier de la Bajatière se situe le polygone du génie militaire, une zone militaire inutilisée de dix hectares qui n'est pas constructible et empêche l'expansion de Grenoble. Paul Mistral, élu maire de Grenoble en 1919, demande le déclassement définitif du terrain, mais en l'absence de réponse du gouvernement, il finit par le faire démolir sans autorisation officielle. L'autorisation arrive finalement en 1931[h 14].

Exposition internationale de la houille blanche de 1925

Dès son discours d'investiture le 11 décembre 1919, le nouveau maire Paul Mistral annonce vouloir accélérer l'urbanisation du sud de la ville en ôtant la restriction des remparts[19].

Photographie du parc de l'Exposition (désormais parc Mistral) pendant l'exposition en 1925, depuis la tour Perret.

Paul Mistral obtient que Grenoble soit le lieu de l'exposition internationale de la houille blanche de 1925 et décide de l'organiser sur le terrain déclassé. En 1924, cinq mois de travaux de démolition puis de terrassement ont lieu pour une inauguration le 21 mai 1925. L'exposition accueille 1 050 000 visiteurs[h 14]. Mistral fait démolir 825 mètres de remparts pour étendre la ville. La route d'Eybens, aujourd'hui avenue Jean Perrot, est redressée et élargie. Une tour d'orientation est érigée par Auguste Perret. D'abord appelée Tour de l'Exposition, elle devient la tour Perret par la suite. Il s'agit de la première tour en béton armé construite en Europe et elle est l'unique bâtiment conservé après l'exposition[h 15].

Après la démolition de la plupart des bâtiments de l'exposition, le terrain est transformé en parc urbain, d'abord appelé parc de l'exposition puis parc Paul Mistral en 1932, à la mort de ce dernier[h 14].

C'est en référence au parc de l'exposition que le terme de « quartier Exposition-Bajatière » est utilisé officiellement dans l'administration de la ville pour la première fois, marquant le renommage du quartier[h 11],[18].

Plan Jaussely

À la fin du XIXe siècle, le quartier passe de 200 à 1 000 habitants, généralement des personnes aisées voulant s'offrir une maison à la campagne près du centre-ville. En 1910 commence une crise du logement ; le principal militant contre les logements insalubres est le pharmacien Léon Martin[h 16].

Carte de Grenoble incluant les améliorations du plan Jaussely, y compris la grande gare et la zone industrielle de la Bajatière.
Carte de Grenoble incluant les améliorations du plan Jaussely, y compris la grande gare et la zone industrielle de la Bajatière.

En septembre 1921, Paul Mistral signe une convention avec Léon Jaussely sur un plan d'ensemble d'embellissement de la ville et d'amélioration du sort des classes laborieuses, imposé par la loi Cornudet de mars 1919 pour les villes de plus de 10 000 habitants[19],[h 17]. Le projet est approuvé dans sa forme finale le 24 avril 1925, sur la base d'une population de Grenoble qui devrait atteindre 150 000 habitants en 1955[h 17].

Le point principal du plan Jaussely est l'ouverture d'une grande gare centrale à la Bajatière, qui aiderait à une poussée urbaine dirigée vers le sud et ferait du quartier le centre d'un réseau de grandes avenues quadrillant toute la ville. Ce qu'il reste de l'enceinte Haxo doit être remplacé par un « boulevard des fortifications » et la Bajatière doit voir naître une grande zone industrielle autour de la gare[h 17]. Les commerçants de la gare centrale de Grenoble et la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée s'opposent à ce plan, finalement abandonné[h 17].

Le plan inclut aussi l'absorption de la rue Marcel Peretto par une nouvelle avenue. Ce plan se réalise avec l'avenue Marcelin Berthelot à l'approche des Jeux olympiques de 1968[h 4].

Habitations Bon Marché

Plaque Habitation Bon Marché, rue Pierre-Loti.

En 1920, Paul Mistral applique une série de lois de 1906 et crée un office public d'habitations à bon marché. Le projet rencontre des difficultés financières ; pour ne pas augmenter les loyers, Mistral emprunte de l'argent et réduit certaines prestations, rendant les premiers appartements très spartiates. Il encourage ensuite la création d'HBM améliorées, puis se montent des Sociétés anonymes d'HBM[h 16]. Le premier projet présenté en décembre 1921 est la cration d'une cité-jardin à l'actuelle cité Paul Mistral, alors loin de la ville. Sept réalisations totalisent un peu moins d'un millier de logements entre 1922 et 1939[20]. Leur permis de construire a été délivré le 13 novembre 1930 le long du boulevard de l'exposition (devenu boulevard Clemenceau)[21].

La zone nord du quartier est très influencée par les constructions de la municipalité de Léon Martin à partir de 1932 appelées Habitation Bon Marché. Les logements aux rues Pierre Loti et Jules Ferry sont érigés en 1932, fournissant aux ouvriers 104 logements au confort égal à celui des immeubles bourgeois[h 16].

En 1935, l'abbé Cayère, métrologue et hydraulicien de formation, ouvre les premiers ateliers de l'ELAG, une école de production privée et gratuite financée par le diocèse, des donateurs, et le syndicat dauphinois d'apprentissage de l'industrie métallurgique et de l'industrie connexe[h 18].

Seconde Guerre mondiale

Le le maire de Grenoble, Paul Cocat propose d'attribuer le nom de rue de la Bajatière à l'ancien chemin Perrin, provoquant la satisfaction des riverains d'un chemin voisin, le plus vieux du quartier, puisqu'ils obtiennent que leur voirie dénommée chemin Vieux depuis 1810 prenne la dénomination de chemin Vieux-dit-Perrin. C'est en 1946, à la demande des riverains trouvant l'appellation d'origine pénalisante que le maire affuble le mot Vieux du nom d'un ancien propriétaire du quartier au XIXe siècle, Antoine-Auguste Perrin.

Pendant la Seconde guerre mondiale, le quartier de la Bajatière, très végétalisé et pavillonnaire, permet aux résistants d'y évoluer en échappant à la surveillance. Le 12 juin 1944, la milice française et la police allemande cernent le carrefour des rues Bajatière et Maurice Barrès, entrent dans le Clos Jourdan et y abattent Jean Dosch et René X, deux Francs-tireurs et partisans, et Alfred Boujard, un mutilé de la première guerre mondiale, tous trois hébergés par une femme, madame Jourdan, qui est déportée à Ravensbrück où elle meurt du typhus six mois plus tard[h 19],[h 20]. D'autres résistants du quartier incluent Jean-Marie Bethoux, Jacques Laurent, Gervasoni et Végel, déportés, ainsi que Jean Perrot abattu dans son usine et Marcel Peretto mort au maquis[h 19].

Durant la seconde guerre mondiale, sous l'occupation allemande et dans un contexte local de grande tension, les organisations de résistance appellent la population à un rassemblement le jeudi devant le monument aux morts de la Porte de France, à l'occasion du 25e anniversaire de l'Armistice de 1918. Mais le jour venu à 11 heures, le Pont de la Porte de France permettant d'accéder au monument est fermé par la police française et une foule de 2 000 manifestants décide de se rendre au monument des diables bleus du parc Paul Mistral[22],[h 21]. Arrivés sur place, un millier de grenoblois ne peuvent s'échapper et se font encercler par les soldats allemands et la gestapo qui surgissent. Poussée vers un espace de barbelés sur la place Pasteur, la foule est triée pour ne détenir que les hommes en bonne santé[h 22], avenue Général Champon[h 21]. Le , 398 manifestants sont envoyés en déportation et seulement 120 reviennent vivants[h 22].

Aussi, pour se souvenir de cette tragédie, une rue du quartier adjacent de la Capuche est baptisée en 1970 « Rue des déportés du  » et en 1950, un monument est érigé par le sculpteur Émile Gilioli à proximité du monument des diables bleus. Le monument représente une femme accablée, appuyant sa tête sur son bras formant ainsi une petite ouverture, tel le hublot d'un cachot, symbole de privation de liberté et de la souffrance des déportés[23].

À la fin de la seconde guerre mondiale, la zone sud est un ensemble de lotissements d'habitations et d'industries, desservis par des chemins ruraux transformés avec plus ou moins de succès en rues[20].

Jeux olympiques d'hiver de 1968

L'anneau de vitesse de Grenoble en mars 2022.

Le secteur Bajatière bénéficie d'une partie des structures construites pour les Jeux olympiques d'hiver de 1968. Les Jeux permettent d'appliquer une partie du plan Jaussely de 1925, notamment l'aménagement des grands boulevards et du boulevard Jean Pain ainsi que le prolongement de l'avenue Marcelin Berthelot[h 23]. Ils s'accompagnent de plusieurs propositions du plan de l'architecte-urbaniste Henri Bernard choisi par le ministre Jacques Maziol en 1962 pour préparer l'aménagement du groupement de communes[8].

Le parc Paul Mistral est entièrement reconçu et l'hôtel de ville y est construit. Sont construites également des infrastructures sportives dont l'anneau de vitesse de Grenoble et le palais des sports Pierre-Mendès-France, qui sert de stade de glace pour les Jeux[h 23]. Le plan Bernard inclut la fondation de la MC2[8], conçue par André Wogenscky[24], et du conservatoire à rayonnement régional de Grenoble attenant[8]. La plupart de ses propositions sont cependant annulées, aboutissant sur un quartier beaucoup moins dense que les nombreuses barres d'immeubles initialement prévues[24].

Le square Bajatière est réaménagé pour l'occasion avec l'ajout de chalets préfabriqués. Censés être provisoires, ils sont toujours là en 2007[h 24]. De nombreux logements sont aussi construits, l'augmentation de la population étant de près de 37% entre 1954 et 1962 dans l'agglomération[8]. Le quartier Malherbe est fondé à l'occasion, abritant entre autres le centre de presse olympique[8].

Lors des jeux olympiques d'hiver de 1968, le quartier a été le lieu de passage de la flamme olympique le vers 16 heures, en provenance de l'avenue Albert 1er de Belgique, et pousuivant par l'avenue Marcellin-Berthelot vers le stade olympique de Grenoble.

Fin du XXe et XXIe siècle

En 1987, un plan d'aménagement urbain prévoit la construction de 300 logements sur les jardins ouvriers du quartier. Une pétition est mise en place et le projet est retiré[h 25].

En 2019, la maison des habitants de Bajatière devient associative en raison d'un plan d'économies de la ville de Grenoble[25],[26], qui retire son personnel mais conserve la propriété des locaux, qu'elle fournit gratuitement à l'association[27]. Le lieu est rebaptisé La Baja[28].

Politique et administration

Hôtel de ville

Article détaillé : Hôtel de ville de Grenoble.

L'hôtel de ville est conçu par Maurice Novarina est se situe en bordure du parc Paul Mistral. Il est l'un des rares aménagements réalisés du plan Bernard[24]. Le premier maire a bénéficier de l'équipement a été Hubert Dubedout. Depuis 2003, l'édifice bénéficie du label « Patrimoine du XXe siècle »[29], et est inscrit aux monuments historiques depuis le [30].

Élections municipales et communautaires

Les secteurs de Grenoble. Bajatière est dans le secteur 4.

Bajatière est un quartier du quatrième secteur, sur les six que comportent Grenoble. Dans le secteur 4 se trouvent aussi les quartiers Alliés-Alpins, Beauvert, Capuche Grands-Boulevards et Reyniès[31].

Aux élections municipales françaises de 2020, le quartier Bajatière, découpé en deux lieux de vote, vote très largement pour la réélection d'Éric Piolle[32],[33].

Canton / Circonscription 1er score 2e score Participation Élu
Élections municipales de 2020 Échelle municipale 53,13 % pour Éric Piolle (DVG) 23,44 % pour Alain Carignon (DVD) 35,83 %
Élections départementales de 2021 Grenoble-3 63,17 % pour Simon Billouet et Pauline Couvent (UGE) 36,83 % pour Sandra Hamedi et Adam Thiriet (UC) 30,33 %
Élections régionales de 2021 Grenoble 62,73 % pour Fabienne Grebert (UG) 30,29 % pour Laurent Wauquiez (UD) 32,10 % Laurent Wauquiez
Élection présidentielle de 2022 Grenoble 78,74 % pour Emmanuel Macron (LREM) 21,26 % pour Marine Le Pen (RN) 68,06 %
Élections européennes de 2024 Grenoble 23,96 % pour Nathalie Loiseau (LREM) 22,36 % pour Yannick Jadot (EELV) 50,00 %
Élections législatives de 2024 Isère-1 42,35 % pour Hugo Prevost (NFP) 40,24 % pour Olivier Véran (Renaissance) 75,67 % Hugo Prevost

Instances de démocratie participative

La ville de Grenoble attribue une aide financière à tout collectif souhaitant créer un projet de quartier[34].

L'union des habitants du quartier Exposition-Bajatière est une association à loi 1901 indépendante qui contribue à la vie du quartier et sert d'interlocutrice privilégiée au maire adjoint du secteur et au directeur de territoire. Elle est ouverte à tous et organise des ateliers de concertation sur certains projets d'urbanisme[35]. Un conseil citoyen indépendant représente également le secteur 4 de la ville[36].

Équipements et services publics

Eau et déchets

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Espaces publics

Parc Paul-Mistral

Les 27 hectares du parc Paul-Mistral englobés dans le nord du quartier Exposition-Bajatière accueillent bon nombre d'équipements collectifs ou de monuments de Grenoble. Ceux-ci comprennent l'hôtel de ville de Grenoble, le stade des Alpes (qui a remplacé l'ancien stade Charles-Berty), le palais des sports, la halle Clemenceau, l'anneau de vitesse, la vasque olympique de 1968, la Tour Perret, le monument des diables bleus et la Bobine[N 2]. En 1967, quelques sculptures modernes monumentales sont installées définitivement dans le parc à la suite de l'organisation du premier symposium français de sculptures[37].

Parc Soulage

Maison Soulage.

En 1864, la propriété appartient à Balthazar Arduin, un rentier vivant au 2 rue Vaucanson. Il fait construire une maison de maître, alors connue sous le nom de « Maison Arduin ». Sur une surface de 11 000 m2, la maison comporte 14 pièces sur trois niveaux et 30 portes et fenêtres[h 26]. Le fils Arduin fait agrandir la maison en 1882 et 1884. En 1915, la maison quitte la famille Arduin et est rachetée par Mario et Guido Brian, puis Adrien Bernard Paulin en 1921[h 26].

L'industriel Émile Soulage, qui vit au 15 cours Saint-André, rachète la maison, deux petites maisons contiguës, et un parc incluant un entrepôt, une orangerie et une serre cylindrique[h 26].

En 1975, la ville de Grenoble rachète la propriété. Elle transforme le lieu en parc public, le parc Soulage, et la maison en Maison de l'enfance du quartier[h 26].

Square de la Bajatière

Le square Bajatière donne sur l'école maternelle et primaire du même nom[h 27].

Enseignement

Le quartier de la Bajatière compte 6 écoles dont quatre publiques : l'école publique maternelle Bajatière, d'abord école pour filles, l'école publique élémentaire Bajatière inaugurée en 1965, l'école publique élémentaire d'application Clemenceau construite en 1959 comme annexe à l'École normale d'institutrices située rue Jean-Bocq, qui permet la formation des jeunes professeurs de l'Institut universitaire de formation des maîtres, et l'école publique maternelle Driant construite la même année. Pour le privé, on compte l'école privée Saint François de Sales, pour la maternelle et le primaire, et l'externat Notre Dame construit pour les Jeux olympiques de 1968 et accueillant une école, un collège et un lycée[h 28]. En 2024, l'école Saint François de Sales n'existe plus[38].

Le collège Charles Munch se situe à côté du conservatoire. Le lycée Emmanuel-Mounier ouvre ses portes en 1963 sur l'avenue Marcelin-Berthelot[h 29]. Le quartier compte aussi l'école technique privée ELAG[39],[h 18] et l'école maternelle et primaire privée Kerber spécialisée pour les enfants en difficulté[40], la branche d'enseignement technologique du lycée Pierre Termier, un complexe école et collège Montessori, l'établissement technique Pigier et l'école maternelle Gérard Philippe tout au Sud[38].

Population et société

Démographie

Le secteur 4 de Grenoble, dont la Bajatière fait partie, compte 31 630 habitants en 2015, ce qui en fait le second secteur le plus peuplé sur les six qui composent la commune[14].

En 1990, 19,6 % des habitants du quartier Bajatière ont plus de 60 ans[h 30] ; en 2015, on compte 3 685 personnes de 60 à 74 ans et 3 240 personnes de plus de 75 ans dans le secteur 4[14]. Avec 4110 ménages, c'est le secteur où vivent le plus de familles[14].

Sports et loisirs

Au milieu du vingtième siècle, les loisirs se font plutôt au parc Paul Mistral, qui accueille une patinoire en plein air l'hiver, et à l'Amicale du Clos Jullian, installée dans le café du même nom sur la route d'Eybens[h 31].

Le quartier Bajatière a une bibliothèque sur le square du même nom à partir de 1965. Elle ferme en 1970, puis une aile pour enfants ouvre en 1988, fermant à son tour ses portes en 1996. Un relais bibliothèque annoncé le 1er février 1997 ferme l'année suivante[h 24]. En 2024, il n'y a pas de bibliothèque dans le quartier Bajatière (mais une bibliothèque dans le quartier voisin de l'Abbaye, rue de la Bajatière)[h 4].

Le stade des Alpes est inauguré dans l'est du parc Paul Mistral en 2008, en remplacement du stade Charles Berty inauguré en 1936[24]. Le parc Paul-Mistral inclut aussi le stade de glace pour les Jeux olympiques, qui devient ensuite le palais des Sports Pierre-Mendès-France[24].

Vie associative

Les associations déclarées entre 1899 et 1934 à la préfecture de Grenoble relèvent généralement de la démocratie chrétienne. On y trouve des jardins ouvriers créés par un avocat et la paroisse en juillet 1899, une association de femmes garde-malades à partir de juillet 1906. Une bibliothèque paroissiale, à laquelle on s'inscrit pour un franc par an, est installée dans une salle de catéchisme le 1er novembre 1908. En juin 1914 se forme L'écho de la Bajatière, une formation musicale. Le 10 septembre de la même année, un hôpital temporaire est ouvert dans la grande salle paroissiale. Restant en activité jusqu'au 31 décembre 1918, il voit passer 684 soldats pendant la guerre. Le 8 juin 1919, l'association de gymnastique Le Réveil ouvre, et l'Athlétique-club de la Bajatière le 15 février 1927. Le 16 avril 1930 est déclarée l'Assistance hospitalière, une association de femmes du quartier rendant visite aux malades hospitalisés. Le 26 janvier 1934 naît un Comité pour l'érection à Grenoble d'un monument à la gloire des Diables bleus. Le 28 décembre 1934 nait l'association d'éducation populaire de Saint François de Sales[h 32].

À partir de 1935 et jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, les associations déclarées portent plus de revendications sociales et n'ont plus un objet religieux. Le 7 juin 1935 est déclarée l'Association des travailleurs sans Dieu de l'Isère, qui regroupe les personnes opposées au dogmatisme religieux. La même année, le syndicat de défense du quartier du mas de Gordes, installé au Café Jullian, est une association d'habitants du quartier. L'Association des dames de charité de la paroisse, fondée le 2 janvier 1936, est une résurgence de l'Assistance hospitalière déclarée en 1930. Le foyer-salle paroissiale ouvre le 23 février 1936 : cette association vise à fédérer les activités de la salle paroissiale déjà implantées. En 1937 ouvre le Syndicat de défense du quartier de la Bajatière, toujours au Café Jullian, qui proteste contre l'élargissement de la chaussée de l'avenue d'Eybens et la réduction des trottoirs, avec succès. Le club bouliste ouvrier grenoblois, inspiré par le rapport aux loisirs du Front populaire, ouvre le 20 mai 1937. Le 12 février 1940, une association des anciens élèves de l'abbé Cayère, une école réputée fondée en 1935, voit le jour[h 33].

De 1944 à 1953, la salle paroissiale devient le lieu d'activités récréatives : on y trouve un cinéma, « le Foyer », ainsi que des clubs de jazz, de sport, de tourisme et de théâtre[h 33].

Plus tard, les associations deviennent plutôt gérées au niveau municipal. L'espace socio-culturel La Baja héberge des associations de quartier[41].

Cultes

Église Saint-François-de-Sales.

Le préfet de l'Isère reçoit le 18 août 1877 une demande d'ériger une chapelle dans le quartier de la Bajatière. L'évêque de Grenoble, Amand-Joseph Fava, signale qu'il existe dans le quartier une école de filles qui ne vont pas à la messe en raison de l'éloignement de l'église. Une école de garçons est annexée à l'école normale des instituteurs, située dans le même quartier : les élèves assistent à la messe dans la chapelle de l'établissement, trop petite pour les accueillir[h 34]. Le 14 novembre 1877 est discutée l'érection d'une « chapelle de secours[h 34] ».

En octobre 1890, cette chapelle est ouverte aux paroissiens. À Noël 1906, une collecte commence pour la construction dune église, tandis que la paroisse est consacrée le 29 septembre 1912 par l'évêque Louis-Joseph Maurin. La paroisse porte le nom de Saint-François-de-Sales, patron des journalistes, en raison de la dévotion que lui voue le curé fondateur, l'abbé Rey. Un hôtel-Dieu est installé à côté de l'église pour soigner les pensionnaires malades ou âgés. Tenu par les religieuses de Saint Thomas d'Aix, il ferme le 20 octobre 1920[h 34].

Dans les années 2020, l'église fait partie de la paroisse de la Sainte-Famille avec les églises Saint-Jacques et Saint-Paul[42].

Médias

En 1993, des jeunes du quartier montent un journal local d'une dizaine de pages, Pourquoi pas ?, soutenu par l'association des habitants. En 2000, le journal est diffusé à 400 exemplaires dont 200 sur abonnement[43].

Économie

En 2015, le taux de chômage de la population active est de 12% (pour 11% en 2010), faisant du secteur 4 celui avec le moins de chômage dans la commune[14]. Les inégalités sont cependant importantes dans le secteur : dans la zone Diables Bleus, les 10% les plus aisés ont un revenu médian supérieur à la moyenne de la commune[14].

Le quartier compte quelques commerces de proximité[12],[13].

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

À l'été 1966, Grenoble organise le premier Symposium français de sculpture. Il est ouvert à une quinzaine d'artistes de plusieurs pays et les sculptures sont conservées dans le quartier, en particulier au parc Paul Mistral[24].

L’hôtel de ville, inauguré fin 1967, abrite un grand nombre d'œuvres d'art commandées à des artistes réputés (comme une mosaïque de tesselles de marbre réalisée par Charles Gianferrari ou encore une tapisserie de Raoul Ubac, tissée par les ateliers des Gobelins)[44].

Le 26 janvier 1934 naît un Comité pour l'érection à Grenoble d'un monument à la gloire des Diables bleus[h 32]. Le monument, conçu par Ardouin et Lemaistre et agrémenté d'une sculpture de Fraisse, est érigé en 1936. En 1967, le monument est refait et orné d'un médaillon de bronze du sculpteur Drivier réutilisé à cette occasion[45]. La vasque olympique des Jeux de 1968 est déplacée après la cérémonie d'ouverture à côté de ce monument, le stade étant temporaire[24]. Elle est rallumée à l'occasion du passage des flammes olympiques des Jeux olympiques d'hiver de 1992 et 2006, ainsi que pour la célébration des 40 ans des JO en février 2008[44].

Le Palais des sports est d'une remarquable complexité technique, en particulier du fait de sa structure constituée de deux voûtes cylindriques en béton armé se chevauchant à angle droit, autoportantes et complètement indépendantes des façades de l'édifice[44].

La tour Perret est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1975 et obtient le 17 mars 1997 l'accord de la municipalité pour le classement définitif[h 15].

Patrimoine culturel

L'association Peuple et Culture est une association d'éducation populaire née en 1944 et inspirée par Emmanuel Mounier[20]. Début 1946, l'association publie le Manifeste de la maison de la Culture qui vise à la cration d'une communauté culturelle à Grenoble. Jean Dasté ouvre alors la Comapgnie des comédiens de Grenoble. Avec Jeanne Laurent à la direction des beaux-arts, ils veulent montrer un Centre dramatique national, mais se heurtent au maire Léon Martin[20].

En 1964 naît l'Association pour une maison de la Culture à Grenoble, présidée par Michel Philibert, soutenue par Émile Biasini et Maurice Doublet[20]. Hubert Dubedout confirme la création de la Maison de la culture dans les premières semaines de son mandat et elle est inaugurée par André Malraux pendant les Jeux olympiques d'hiver de 1968. Son premier directeur est Didier Béraud et elle accueille la Comédie des Alpes[20]. Le lieu, situé tout au sud de la ville, est conçu pour répondre au musée dauphinois tout au nord qui est inauguré en même temps[24]. Après une réhabilitation par Antoine Stinco en 1993, elle est renommée MC2 en 2004[46].

Personnalités liées au quartier

  • Le docteur Hermitte, connu pour avoir fait fermer les maisons closes de Grenoble, vivait au 88 de la route d'Eybens, devenue avenue Jean-Perrot[h 35]
  • Le peintre Charles Bertier a son atelier au 31 route d'Eybens, devenue l'avenue Jean Perrot. Élève de Jean Achard, il peint Grenoble et les montagnes qui l'entoure. Son atelier est détruit par un incendie en 1934[h 29].

Notes

  1. C'est le conseil municipal du 19 août 1954 qui nomme le chemin de l'Abbaye en rue Léon Jouhaux.
  2. Salle de spectacles installée le 6 février 2010 dans les locaux désaffectés de l'ancien bowling.

Références

  • Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Grenoble » (voir la liste des auteurs).

Association des habitants du quartier

  1. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 9.
  2. a b c d et e Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 4.
  3. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 9.
  4. a b c d e f g h et i Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 11.
  5. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 14.
  6. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 34.
  7. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 18.
  8. a b c d e f g h i et j Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 5.
  9. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 17.
  10. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 7.
  11. a b c et d Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 5.
  12. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 8.
  13. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 24.
  14. a b et c Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 10.
  15. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 11.
  16. a b et c Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 13.
  17. a b c et d Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 12.
  18. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 18.
  19. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 23.
  20. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 26.
  21. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 32.
  22. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 22.
  23. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 27.
  24. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 22.
  25. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 35.
  26. a b c et d Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 16.
  27. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 2007, p. 24.
  28. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 29.
  29. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 28.
  30. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 30.
  31. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 31.
  32. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 20.
  33. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 21.
  34. a b et c Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 19.
  35. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 25.

Autres références

  1. Selon le livre Histoire illustrée des rues de grenoble d'Henry Rousset et Édouard Brichet.
  2. Site actu.fr, article d'Ugo Maillard "Capitale des Alpes : pourquoi Grenoble est une ville plate au cœur des montagnes ?".
  3. Site grenoble.fr, page "L'histoire de Grenoble".
  4. Selon les archives municipales, références 81W 5.
  5. Beck, H. E., Zimmermann, N. E., McVicar, T. R., Vergopolan, N., Berg, A., & Wood, E. F, English : Köppen–Geiger climate classification map for France, (lire en ligne).
  6. « Normales et records climatologiques 1991-2022 à Saint-Martin-d'Hères », sur infoclimat.fr (consulté le ).
  7. a b c d et e Grenoble Alpes Métropole, Rapport de présentation − Livret communal de Grenoble, t. 4, Grenoble, (1re éd. 2019), 122 p. (lire en ligne Accès libre [PDF])
  8. a b c d e et f Grenoble Alpes Métropole, Rapport de présentation − Diagnostic territorial, Grenoble, , 324 p. (lire en ligne Accès libre [PDF])
  9. a et b Marie Pellefigue, « Un couloir d'avalanche », Challenges,‎ , p. 6
  10. « Sud : Les grands boulevards, du choix et des prix raisonnables », L'Express, no 3452,‎
  11. Valérie Ferrer, « Tout en contraste », L'Obs,‎ , p. 34-35
  12. a et b Élodie Callas, « Sud Un marché à plusieurs vitesses », L'Express,‎
  13. a et b Marie Duribreux, « Au sud des grands boulevards », L'Express,‎ , p. 5
  14. a b c d e f et g CCAS, Portrait de la population grenobloise : Analyse des besoins sociaux 2018-2019, Grenoble, , 108 p. (lire en ligne [PDF])
  15. « Ville de Grenoble - Nouveau Plan Local d'Urbanisme », News Press,‎
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  19. a et b « 1880 - 1925 : explosion de la modernité, industrie, tourisme et politique », sur Grenoble Patrimoine (consulté le )
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  21. Archives municipales, référence PC187/1930
  22. Selon le site Presses universitaires de Grenoble
  23. Selon le livre Grandes et petites histoires des rues du quartier Exposition-Bajatière, page 88.
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  26. Raphaëlle Besse Desmoulières, « A Grenoble, le plan d’économies du maire écologiste passe mal », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. Séverine Cattiaux, « À Grenoble, la Maison des habitants Bajatière deviendra associative au 1er janvier 2019 », sur Place Gre'net, (consulté le )
  28. Séverine Cattiaux, « Adieu la Maison des habitants Bajatière, bienvenue à La Baja ! », sur Place Gre'net, (consulté le )
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  30. « Isère. L’hôtel de ville de Grenoble inscrit aux monuments historiques », sur www.ledauphine.com (consulté le )
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  32. Florent Mathieu, « Quand un colistier d'Éric Piolle analyse sur Mediapart le premier tour des municipales à Grenoble… en toute objectivité ? », sur Place Gre'net, (consulté le )
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  40. « Kerber, une école atypique qui offre une parenthèse aux enfants » Accès libre, sur Place Gre'net, (consulté le )
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  42. « Page d'accueil », sur le site de la paroisse de la Sainte-Famille de Grenoble (consulté le ).
  43. Nathalie JOURNO, « Les jeunes des cités écrivent en version «non remixée». Rencontre des journaux de jeunes de quartier, à Grenoble. », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  44. a b et c Patrimoine moderne et contemporain - Grenoble Tourisme & Congrès
  45. « Monument des Diables bleus », sur www.grenoble-patrimoine.fr (consulté le )
  46. « Maison de la Culture, dite Le Cargo puis La MC2 », sur www.grenoble-patrimoine.fr (consulté le )

Bibliographie

  • Henry Rousset et Édouard Brichet, Histoire illustrée des rues de Grenoble, Imprimerie Baratier, Grenoble, 1893.
  • Paul Dreyfus, Les rues de Grenoble, Éditeur Glénat, Grenoble, 1992
  • Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière, La Bajatière : Histoire d'un quartier de Grenoble, Grenoble, , 1re éd., 32 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.Voir et modifier les données sur Wikidata
  • Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière, Grandes et petites histoires des rues du quartier Exposition-Bajatière, Grenoble, , 175 p. (ISBN 978-2-9523350-2-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.Voir et modifier les données sur Wikidata

Liens externes

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