Embuscade de Chatoï

Embuscade de Chatoï

Informations générales
Date
Lieu Chatoï, Tchétchénie
Issue Victoire tchétchène
Belligérants
Drapeau de la Russie Russie République tchétchène d'Itchkérie
Commandants
Piotr Terzovets Rouslan Guelaïev
Ibn al-Khattab
Forces en présence
245e régiment de fusiliers motorisés de la Garde
  • 2e bataillon

200 à 300 hommes
Détachement dirigé par Guelaïev et Khattab
43 hommes
Pertes
53 à 223 tués[2],[3],[4]
51 à 52 blessés[3]
50 véhicules militaires détruits[5]
3 tués
6 blessés

Plusieurs civils tués[1]

Conflit russo-tchétchène
(Première guerre de Tchétchénie)

Batailles

Première guerre de Tchétchénie

Batailles d'avant-guerre

  • 1re Grozny
  • Destruction de l'armée de l'air tchétchène (ru)

1994–1995

  • Dolinskoïe
  • Khankala (en)
  • 2e Grozny
  • Bombardement de Chali
  • Incident d'Aksaï (ru)
  • Crise de Boudionnovsk
  • Bamout (en)
  • Vedeno
  • Massacre de Samachki
  • Goudermes (ru)

1996

Données clés

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L'embuscade de Chatoï (connue en Russie sous le nom de bataille de Iarich-mardi) est un événement important de la première guerre de Tchétchénie s'étant produit près de la ville de Chatoï, dans les montagnes du sud de la Tchétchénie. Les insurgés tchétchènes, sous la direction de leur commandant Ibn al-Khattab, ont lancé une attaque contre un important convoi des forces armées russes, entraînant une bataille acharnée de trois heures.

Les rebelles tchétchènes parviennent à détruire la totalité des véhicules du convoi et à infliger de lourdes pertes aux troupes russes[6]. La bataille marque un changement majeur dans les tactiques défensives tchétchènes et marque l’une des défaites les plus débilitantes subies par l’armée russe pendant la guerre[7].

Déroulement

L'attaque détruit la colonne du 2e bataillon russe du 245e régiment de fusiliers motorisés de la Garde, tuant 53 militaires et en blessant 52 autres, selon les chiffres officiels russes. Les premiers bilans des autorités font état de seulement 26 tués et 51 blessés[4]. Selon les autres sources, plus de 70[8],[9],[10] à près de 100[11],[12],[13],[14], voire 223[15] soldats du 245e régiment sont morts dans l'embuscade. Quelques civils voyageant avec le convoi auraient également été tués[1].

Selon le récit de seconde main du volontaire polonais Mirosław Kuleba, le détachement de 43 hommes de Khattab a choisi un « endroit d'embuscade parfait » avec un ravin et un ruisseau d'un côté et une pente boisée de l'autre côté d'une route de montagne sinueuse : les rebelles ont d'abord laissé passer l'escouade de reconnaissance russe, avant de faire exploser un engin piégé lors du passage du char de tête. Simultanément, des tirs de RPG touchent le véhicule de commandement de l'unité, tuant instantanément le commandant russe, ainsi que l'APC situé à la fin de la colonne. Les Tchétchènes ouvrent ensuite le feu sur le reste de l'unité russe. L'attaque de trois heures détruit 27 véhicules blindés et camions du convoi. Seulement 12 des 199 soldats russes survivent au « massacre » ; les rebelles ne dénombrent que trois tués et six blessés[16].

Selon le livre russe Chechenskiy Kapkan, jusqu'à 100 combattants ont participé à l'embuscade contre la colonne de 30 véhicules blindés russes, près de 100 soldats ont été tués et « seulement huit ont échappé à la mort »[14].

Conséquences

Une vidéo de l'embuscade, montrant la dépouille des soldats piétinés par les moudjahidines, est largement diffusée et célébrée en Tchétchénie, « Khattab marchant triomphalement sur un alignement de cadavres russes brûlés »[17]. Cela lui vaut une renommée précoce en Tchétchénie et grande notoriété en Russie[18]. Les images de carnage suscitent également de nouveaux appels à la démission du ministre russe de la Défense Pavel Gratchiov[12], la Russie suspendant temporairement le retrait limité de ses troupes.

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Shatoy ambush » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b Did NSA Help Russia Target Dudayev?
  2. Измайлов, Вячеслав Без вести погибшие // Новая газета. — № 66. — 8 сентября 2003 г.
  3. a et b Arab-born Chechen leader 'killed', The Daily Telegraph, 26 April 2002
  4. a et b Chechen rebels kill 26 Russian soldiers in ambush, Interfax, 96 04 17
  5. « Archived copy » [archive du ], sur www.globalterroralert.com (consulté le )
  6. (en) Anne Le Huérou, Aude Merlin, Amandine Regamey et Elisabeth Sieca-Kozlowski, Chechnya at War and Beyond, Routledge, (ISBN 978-1-317-75616-3, lire en ligne)
  7. (en) Moshe Gammer, Ethno-Nationalism, Islam and the State in the Caucasus: Post-Soviet Disorder, Routledge, , 158 p. (ISBN 978-1-134-09853-8, lire en ligne)
  8. KVASHNIN CALLS REPORTS THAT KHATTAB WAS WOUNDED "RUMORS.", The Jamestown Foundation, December 14, 2001
  9. Russia After Communism by Rick Fawn, Stephen White, 2002
  10. Realignments in Russian Foreign Policy by Rick Fawn, 2003
  11. Khatab: Islamic revolutionary, BBC News, 30 September 1999
  12. a et b KHATTAB KILLED, CLAIMS AN UNNAMED FSB OFFICIAL.
  13. Portrait of 2 Warlords, The Moscow Times, September 18, 1999
  14. a et b CHECHNYA: TWO FEDERAL INTERVENTIONS, Conflict Studies Research Centre, January 2000
  15. The Legacy of the Arab-Afghans: A Case Study ("estimates from Moscow")
  16. (pl) Czeczeński Specnaz, Komandos, June 1997
  17. Obituary: Khattab, The Independent, May 1, 2002
  18. The Russo-Chechen War: A Threat to Stability in the Middle East and Eurasia?

Liens externes

  • (en) Video of the ambush and the aftermath
  • (ru) Death of the 245th Regiment (report by Lev Rokhlin for the State Duma)
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