Akkermansia muciniphila

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Akkermansia muciniphila
Description de l'image Defaut 2.svg.
Classification LPSN
Domaine Bacteria
Phylum Verrucomicrobiota
Classe Verrucomicrobiia
Ordre Verrucomicrobiales
Famille Akkermansiaceae
Genre Akkermansia

Espèce

Akkermansia muciniphila
Derrien & et al., 2004[1]

Akkermansia muciniphila est une bactérie dégradant la mucine (d'où son nom) et appartenant à la famille des Verrucomicrobiaceae.

En médecine

Cette bactérie fait partie du microbiote du tube digestif humain[2]. Sa concentration diminue en cas de diabète de type 2 ou d'obésité[3].

Sur un modèle animal, l'administration de ce germe permettrait une meilleure équilibration du diabète[4] et freinerait la formation de plaques d'athérome[5]. D'après une étude suédoise la consommation de poissons gras favoriserait le développement de la bactérie[6],[7].

Une étude[8] de 2018, montre l'influence favorable de cette bactérie sur l'immunothérapie des tumeurs épithéliales avec du nivolumab. Une autre[9] lui attribue l'effet anti-épileptique du régime cétogène.

Description

Les bactéries de cette espèce sont des bactéries gram négatives strictement anaérobies[10] et capables de croître sur milieu sans vitamines[11]. Ces bactéries ont une forme plutôt ovale et sont non mobiles[10]. Elles ont une longueur de 0,6 à 1,0 µm. Elles peuvent être présentes sous forme de cellules seules, en paires, sous la forme de petites chaînes ou encore sous forme de petits agrégats[10].

La croissance de ces bactéries est possible de 20 °C à 40 °C et dans des zones de pH allant de pH 5.5 à pH 8.0 mais la croissance est optimale à 37 °C avec pH de 6.5. Elles sont capables de croître sur la mucine gastrique, sur infusion cœur-cerveau, sur milieu Columbia[10].

Taxonomie

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Akkermansia muciniphila Derrien et al. 2004[1],[2]. Cette espèce est l'espèce type du genre Akkermansia décrit dans la même publication[12].

Étymologie

L'étymologie de cette espèce de bactérie est la suivante : mu.ci.ni’phi.la. N.L. neut. n. mucinum, mucine; Gr. masc. adj. philos, aimant; N.L. fem. adj. muciniphila, qui aime la mucine[1].

Souche type

La souche type de l'espèce Akkermansia muciniphila est la souche Muc déposée dans la banque de culture bactérienne ATCC sous le numéro ATCCBAA-835 et dans la collection de l'Institut Pasteur sous le numéro CIP 107961[12].

Phylogénie

Une analyse phylogénétique basée sur le séquençage du gène de l'ARNr 16S de la souche Muc a montré que l'espèce cultivable la plus proche est l'espèce Verrucomicrobium spinosum avec 92 % d'homologie[11]. La construction d'un dendrogramme basé sur ce séquençage a permis de déterminer que cette espèce fait partie de l'ordre Verrucomicrobiales, de la classe Verrucomicrobiae (nom désormais corrigé en Verrucomicrobiia) et du phylum Verrucomicrobia (maintenant renommé Verrucomicrobiota)[13]. La souche type de cette espèce A. muciniphila est proche des genres Verrucomicrobium et Prosthecobacter mais suffisamment différente pour faire partie d'un nouveau genre appelé Akkermansia[13].

Notes et références

  1. a b et c List of Prokaryotic names with Standing in Nomenclature (LPSN), consulté le 20 octobre 2023
  2. a et b Derrien et al. 2004.
  3. (en) A Everard, C Belzer et L et al. Geurts, « Cross-talk between Akkermansia muciniphila and intestinal epithelium controls diet-induced obesity », Proc Natl Acad Sci U S A, vol. 110,‎ , p. 9066–9071 (lire en ligne)
  4. (en) NR Shin, JC Lee, HY Lee, MS Kim, TW Whon, MS Lee et JW Bae, « An increase in the Akkermansia spp. population induced by metformin treatment improves glucose homeostasis in diet-induced obese mice », Gut, vol. 63,‎ , p. 727–735 (lire en ligne)
  5. (en) J Li, S Lin, PM Vanhoutte, CW Woo et A, Xu, « Akkermansia Muciniphila protects against atherosclerosis by preventing metabolic endotoxemia-induced inflammation in Apoe−/− mice », Circulation, vol. 133,‎ , p. 2434-2446 (lire en ligne)
  6. « Microbiote : le gras contenu dans le poisson protège du surpoids », sur www.pourquoidocteur.fr (consulté le )
  7. (en) « Dietary Factors and Modulation of Bacteria Strains of Akkermansia muciniphila and Faecalibacterium prausnitzii: A Systematic Review », mdpi,‎ (lire en ligne)
  8. Bertrand Routy et al., Gut microbiote influences efficacy of PD-1-based immunotherapy against epithelial tumors, Science, 359, 91, 2018.
  9. (en-US) « Gut bacteria play critical role in anti-seizure effects of ketogenic diet, UCLA scientists report », sur UCLA (consulté le )
  10. a b c et d Derrien et al. 2004, p. 1474.
  11. a et b Derrien et al. 2004, p. 1472.
  12. a et b Derrien et al. 2004, p. 1469.
  13. a et b Derrien et al. 2004, p. 1471.

Bibliographie

  • Publication originale (en) Muriel Derrien, Elaine E. Vaughan, Caroline M. Plugge et Willem M. de Vos, « Akkermansia muciniphila gen. nov., sp. nov., a human intestinal mucin-degrading bacterium », Int J Syst Evol Microbiol, vol. 54, no 5,‎ , p. 1469–1476 (DOI 10.1099/ijs.0.02873-0, lire en ligne)

Liens externes

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  • (en) Référence Catalogue of Life : Akkermansia muciniphila Derrien et al., 2004 (consulté le )
  • (fr + en) Référence EOL : Akkermansia muciniphila (consulté le )
  • (fr + en) Référence GBIF : Akkermansia muciniphila A (consulté le )
  • (fr + en) Référence ITIS : Akkermansia muciniphila Derrien & al., 2004 (consulté le )
  • (en) Référence LPSN : Akkermansia muciniphila Derrien et al. 2004 (consulté le )
  • (en) Référence Taxonomicon : Akkermansia muciniphila Derrien et al. 2004 (consulté le )
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