Équation de Born-Landé

L'équation de Born-Landé est un moyen de calculer l'énergie réticulaire d'un composé ionique cristallin. En 1918[1] Max Born et Alfred Landé proposent une expression de l'énergie réticulaire dérivant du potentiel électrostatique du réseau et d'un terme d'énergie potentielle répulsive[2].

E = N A M z + z e 2 4 π ε 0 r 0 ( 1 1 n ) {\displaystyle E=-{\frac {N_{A}Mz^{+}z^{-}e^{2}}{4\pi \varepsilon _{0}r_{0}}}\left(1-{\frac {1}{n}}\right)} (en joules par mole)

avec:

N A {\displaystyle N_{A}} = nombre d'Avogadro
M {\displaystyle M} = constante de Madelung, liée à la géométrie du réseau.
z + {\displaystyle z^{+}} = charge du cation divisée par e {\displaystyle e} (sans unité)
z {\displaystyle z^{-}} = charge de l'anion divisée par e {\displaystyle e} (sans unité)
e {\displaystyle e} = charge de l'électron, 1,602 2 × 10−19 C (en coulombs)
ε 0 {\displaystyle \varepsilon _{0}} = permittivité du vide : 4 π ε 0 {\displaystyle 4\pi \varepsilon _{0}} = 1,112 × 10−10 C2 J−1 m−1
r 0 {\displaystyle r_{0}} = distance entre l'ion et son plus proche voisin
n {\displaystyle {n}} = facteur de Born, un nombre compris entre 5 et 12, déterminé théoriquement ou expérimentalement par mesure de compressibilité du solide (sans unité)[3].

Démonstration

Le cristal ionique est modélisé comme étant un assemblage de sphères élastiques compressées ensemble par les attractions électrostatiques mutuelles des ions. Les distances à l'équilibre entre ions proviennent de répulsions à courte portée qui finissent par s'opposer aux attractions.

Potentiel électrostatique

Le potentiel électrostatique E c {\displaystyle E_{c}} entre une paire d'ions de même charge ou de charge opposée est donné par :

E c = z + z e 2 4 π ε 0 r 0 {\displaystyle E_{c}=-{\frac {z^{+}z^{-}e^{2}}{4\pi \varepsilon _{0}r_{0}}}}

où:

z + {\displaystyle z^{+}} = charge du cation
z {\displaystyle z^{-}} = charge de l'anion
e {\displaystyle e} = charge de l'électron en coulombs, 1,602 2 × 10−19 C
ε 0 {\displaystyle \varepsilon _{0}} = permittivité du vide
4 π ε 0 {\displaystyle 4\pi \varepsilon _{0}} = 1,112 × 10−10 C2 J−1 m−1
r 0 {\displaystyle r_{0}} = distance entre les ions

Pour un réseau la somme des interactions entre tous les ions donne l'énergie de Madelung E M {\displaystyle E_{M}}  :

E M = z 2 e 2 M 4 π ε 0 r 0 {\displaystyle E_{M}=-{\frac {z^{2}e^{2}M}{4\pi \varepsilon _{0}r_{0}}}}

avec:

z {\displaystyle z} = charge des ions
e {\displaystyle e} = 1,602 2 × 10−19 C
4 π ε 0 {\displaystyle 4\pi \varepsilon _{0}} = 1,112 × 10−10 C2 J−1 m−1
M {\displaystyle M} = constante de Madelung, liée à la géométrie du cristal

Terme répulsif

Born et Lande ont suggéré que la répulsion entre ions serait proportionnelle à 1 / r n {\displaystyle 1/r^{n}} (où r est la distance entre ions). L'énergie répulsive E R {\displaystyle E_{R}} , devient :

E R = B r n {\displaystyle E_{R}={\frac {B}{r^{n}}}}

B {\displaystyle B} = constante
r {\displaystyle r} = distance entre ions
n {\displaystyle n} = facteur de Born, un nombre compris entre 5 et 12

Énergie totale

L'énergie totale du réseau peut s'exprimer comme étant la somme des potentiels attractifs et répulsifs :

E = z + z e 2 M 4 π ε 0 r 0 + B r n {\displaystyle E=-{\frac {z^{+}z^{-}e^{2}M}{4\pi \varepsilon _{0}r_{0}}}+{\frac {B}{r^{n}}}}

et l'énergie minimale (à la distance d'équilibre) est donnée par :

E = N A M z + z e 2 4 π ε 0 r 0 ( 1 1 n ) {\displaystyle E=-{\frac {N_{A}Mz^{+}z^{-}e^{2}}{4\pi \varepsilon _{0}r_{0}}}\left(1-{\frac {1}{n}}\right)}

Énergies réticulaires calculées

L'équation de Born-Landé donne une valeur satisfaisante d'énergie réticulaire[2].

Composé Énergie réticulaire
calculée
(kJ/mol)
Énergie réticulaire
expérimentale
(kJ/mol)
NaCl −756 −787
LiF −1 007 −1 046
CaCl2 −2 170 −2 255

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Born-Landé equation » (voir la liste des auteurs).
  1. I.D. Brown, The chemical Bond in Inorganic Chemistry, IUCr monographs in crystallography, Oxford University Press, 2002, (ISBN 0-19-850870-0)
  2. a et b David Arthur Johnson, Metals and Chemical Change, Open University, Royal Society of Chemistry, 2002, (ISBN 0-85404-665-8)
  3. Cotton, F. Albert; Wilkinson, Geoffrey; (1966). Advanced Inorganic Chemistry (2d Edn.) New York:Wiley-Interscience.
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